Emilie Bousquier, Paris, 2006

Sembradores de Paz

La coopération de l’Union Européenne pour construire la paix en Amérique latine au 21ème siècle.

Avec le commerce et le dialogue politique, la coopération est le troisième grand pilier sur lequel est basée la construction des relations entre ces deux régions. Aussi, la cohésion sociale, le multilatéralisme et l’intégration régionale occupent une place de choix dans le partenariat qui unit l’UE et l’Amérique latine, un partenariat qu’elles doivent continuer à approfondir.

L’Union européenne et l’Amérique latine partagent de nombreuses valeurs autour du respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, de l’économie de marché, du partage équitable des fruits de la mondialisation et des bénéfices de l’avènement des nouvelles technologies. Ces valeurs communes ont permis le développement d’importantes relations et la mise en place d’un partenariat stratégique birégional, établissant certaines priorités en vue d’actions coordonnées dans les domaines politique, social et économique. Un partenariat que l’Union européenne et l’Amérique latine doivent aujourd’hui continuer à approfondir.

Avec le commerce et le dialogue politique, la coopération est le troisième grand pilier sur lequel est basée la construction des relations entre ces deux régions ; une coopération qui poursuit des objectifs clairement définis d’un commun accord entre les parties. Depuis le Sommet de Guadalajara, en mai 2004, la cohésion sociale, le multilatéralisme et l’intégration régionale occupent une place fondamentale dans les relations entre les deux régions. Depuis 1996, « le budget de la Communauté européenne destiné aux pays d’Amérique latine, indépendamment des contributions des Etats membres de l’Union européenne, s’élève à plus de 500 millions d’euros par an » (1).

La politique de coopération au développement est en général moins connue que certaines politiques communes de l’Union car elle se rapporte à des actions communautaires dont le degré d’intégration apparaît variable. Une partie des actions européennes de coopération au développement bénéficie de financements inscrits au budget communautaire. Mais une autre – celle destinée aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (« ACP ») ainsi qu’aux pays et territoires d’Outre-mer (« PTOM ») – est financée par le Fonds européen de développement (« FED »), alimenté par les contributions négociées des Etats membres. La politique de coopération au développement s’adresse, en principe, aux pays en développement ou en transition. Elle se distingue de l’aide humanitaire d’urgence : ses actions ont, en effet, une ambition de plus long terme en faveur du développement durable et peuvent prendre la suite de l’aide humanitaire.

Cette politique de coopération au développement permet toutefois à l’Union européenne d’apparaître comme le « premier pourvoyeur mondial d’aide publique, avec plus de la moitié de l’APD (Aide Publique au Développement) des pays de l’OCDE en 2004. L’aide européenne atteint en outre 0,35 % du revenu brut de l’Union européenne, alors que l’un des « Objectifs du Millénaire » est que les pays industrialisés consacrent 0,33 % de leur PNB au développement en 2006 » (2). Des chiffres qui peuvent paraître excessifs pour certains. Mais il est intéressant de rappeler tout de même qu’« en 2005, un cinquième de la population vivait avec moins d’un dollar par jour, qu’un quart de la population des pays en développement est illettré, qu’un million d’Africains meurt chaque année de la malaria et que 6 000 enfants meurent chaque jour du fait d’un manque d’eau ou de sa mauvaise qualité » (3). Un bilan plus qu’accablant qui donne finalement toute sa justification à la politique de coopération de l’Union européenne à travers le monde.

Si les pays ACP bénéficient d’une grande partie de l’aide communautaire par le biais des Accords de Lomé et du FED, d’autres régions dans le monde peuvent également se prévaloir de la politique de coopération de l’Union européenne telle que l’Amérique latine. Une région dont la situation est peut-être moins grave que celle de l’Afrique mais qui se trouve tout de même confrontée à des problèmes tant politiques, économiques que sociaux. Et c’est particulièrement de cette région dont nous allons traiter dans ce dossier, dans le cadre de l’analyse de la politique de coopération au développement de l’Union européenne.

Notes :

  • (1) : « L’Union européenne, l’Amérique latine et les Caraïbes : un partenariat stratégique », Commission européenne, Luxembourg, Office des publications officielles des Communautés européennes, 2004, p.19.

  • (2) : Balleix (Corinne), La politique européenne de coopération au développement, note publiée par la Fondation Robert Schuman en août 2005, p.9.

  • (3) : Idem, p. 6.

Auteur du dossier :

  • Emilie BOUSQUIER

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