Fiche de document Dossier : Des institutions politiques, sociales, religieuses devant leurs responsabilités dans la construction de la paix. Présentation d’un ensemble de publications.

, Paris, mai 2005

Dynamique de la médiation, de Jean François SIX

Une analyse de la médiation comme profession, comme fonction sociale et comme morale, par un praticien. À dépasser l’acception commune, la médiation est peut-être le fil avec lequel se recoudra le tissu social.

Mots clefs : Médiateur gouvernemental | Médiateur | Mener des négociations préventives

Réf. : Jean François SIX, Dynamique de la médiation, Desclée de Brouwer, 1995 (France).

Langues : français

Type de document :  Ouvrage

La médiation court sur plusieurs niveaux et sa course est silencieuse. Le sens commun voudrait y voir une simple technique de résolution des conflits. En réalité, elle touche selon l’auteur à la place de l’individu dans la société.

C’est le vecteur d’une reconnaissance sociale : au-delà du conflit, le rôle du médiateur est de reconnaître à chacun sa place. Elle est appelée à s’étendre et même se systématiser tant le manque de reconnaissance est criant dans nos sociétés.

Déjà à l’œuvre dans de multiples champs, la médiation souffre cependant encore aujourd’hui d’une confusion et d’une certaine fragilité. L’auteur tente d’en clarifier les objectifs et les moyens. Pour ce faire, la classification lui semblant pertinente est la suivante : la médiation se divise fondamentalement en deux familles

  • La médiation institutionnelle :

Promue par le haut, représente toutes les formes de médiations instaurées par la puissance publique et remplissant une fonction précise.

  • La médiation citoyenne :

Par le bas, elle est celle que pratiquent spontanément les individus engagés dans la vie sociale. L’auteur explore les voies par lesquelles ces deux types de médiation, fondamentalement différents, dans leur pratique et dans leur signification, peuvent et doivent coexister pour atteindre une efficacité maximale.

Ainsi, peuvent être décrits les secteurs où elle commence à être à l’œuvre : la famille, l’école, l’entreprise, la santé, la justice, soit à chaque échelon de la vie sociale, et l’art avec lequel elle peut atteindre sa vocation salutaire. Mais ce tableau serait lacunaire s’il ne se complétait d’une analyse du médiateur, de son identité, de sa formation, de sa vocation et de sa responsabilité.

Commentaire

Par cet ouvrage ambitieux, l’auteur tente de modéliser une pratique en vogue et de la mettre en perspective selon les grandes tendances du monde contemporain. Facile d’accès, peu universitaire, synthétique, cet ouvrage constitue un excellent panorama du monde de la médiation.

La contribution de la médiation à la paix ne doit pas forcément suivre le modèle des bons offices ou des grandes négociations internationales. Elle doit aussi se comprendre à la lumière du principe de Descartes : il faut changer soi-même plutôt que de tenter de changer l’ordre du monde.