Fiche de document Dossier : Du désarmement à la sécurité collective

, Grenoble, mars 2006

PAX, le monument parisien « A Aristide Briand »

L’actualité d’un Prix Nobel de la paix.

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Réf. : Monument érigé devant la façade du ministère français des Affaires étrangères, 37 quai d’Orsay, à Paris

Langues : français

A Aristide Briand.

PAX

(A gauche)

Si vous avez su écouter ce murmure que fait la France aux champs, à l’atelier et dans les docks, vous connaissez la voix d’un grand peuple au travail et vous pouvez témoigner tout haut de son ardent désir de paix.

IVe Conférence Interparlementaire 1927

Il ne suffit pas d’avoir horreur de la guerre. Il faut savoir organiser contre elle les éléments de défense indispensables. Mon pays peut le faire sans avoir à abandonner une politique de paix.

Chambre des Députés 1929

Il importe essentiellement en politique internationale de ne jamais démunir son pays des moyens dont il peut avoir besoin, non pas seulement pour lui mais pour la communauté des nations solidaires.

Sénat 25 Mars 1930

Non les peuples ne doivent pas désarmer pour que se préparent de nouvelles guerres, mais ils doivent continuer leurs efforts de désarmement dans des conditions de sécurité telles qu’il n’y ait pas de dupes ni de victimes.

Genève 30 Septembre 1930

(A droite)

Il s’agit de fonder la paix du monde sur un ordre légal, de faire une réalité de droit de cette solidarité internationale qui apparaît comme une réalité physique.

XXIVe Réunion Interparlementaire 1927

Les hommes se sont donnés des juges pour éviter de se battre sur des questions d’intérêt. Les nations peuvent bien s’en donner pour éviter d’ensanglanter des champs de bataille…

… Il n’y a pas de honte pour un pays qui croit avoir raison à proposer d’aller devant des juges qui diront où est la vérité, où est la justice. Chaque fois qu’une nation peut faire l’économie d’une guerre, elle remporte une victoire.

Genève 5 Septembre 1929 – 10e Assemblée de la SDN

… Telle est la portée de notre politique d’organisation de la paix qu’elle tend à assurer non pas seulement la paix entre nations mais aussi la paix sociale.

Chambre des Députés 13 Novembre 1930

 

(Sur la base du monument)

Des savants luttent chaque jour pour nous préserver de la tuberculose, du cancer. Et la guerre, l’horrible guerre serait le seul mal contre lequel l’humanité se déclarerait impuissante ? Je ne veux pas le croire.

Aux anciens combattants – Gourdon 14 Juin 1931

La France ne se diminue pas quand libre de toute visée impérialiste et ne servant que des idées de progrès et d’humanité, elle se dresse et dit à la face du monde : « Je vous déclare la paix » .

Aux Poilus d’Orient, 1927

Commentaire

Dans la liste des Prix Nobel de la paix, Aristide Briand est sans doute loin d’être des plus connus. Sa personnalité et son action en font pourtant, certainement, une des figures les plus intéressantes du combat des idées, de la politique et, en particulier, de la diplomatie pour le désarmement et pour la paix. Un « clic » sur Internet permet de connaître le minimum de ce « brillant parlementaire » , co-fondateur avec Jean Jaurès du parti socialiste français et qui aura été 26 fois ministre, dont 18 fois ministre des Affaires étrangères et 11 fois président du Conseil. Les livres d’histoire rappellent ce que la loi établissant la séparation de l’Eglise et de l’Etat lui doit, mais aussi qu’il fut le tenant, après la Première Guerre mondiale, d’une politique de réconciliation avec l’Allemagne, tout en essayant de faire appliquer le Traité de Versailles, et surtout de la construction de la paix en Europe, y compris en défendant l’idée de l’unification de celle-ci. Deux citations fréquemment reprises peuvent illustrer à la fois l’idéalisme et de réalisme de ce « professionnel », de ce « technicien » de la construction de la paix, de ce « faiseur » de paix : « La politique est l’art de concilier le désirable avec le possible » et « Pour faire la paix, il faut être deux : soi-même et le voisin d’en face » . C’est sur sa proposition que fut admise l’Allemagne à la SDN, en septembre 1926. Aristide Briand fut follement applaudi lorsqu’à Genève il termina son discours d’accueil en disant : « Arrière les fusils, arrière les mitrailleuses, place à la conciliation, à l’arbitrage, à la paix !  »

En cette année anniversaire du prix Nobel qui lui fut décerné en 1926, il est particulièrement opportun de s’intéresser à un monument parisien, le seul qui orne la grille du ministère des Affaires étrangères, sur le quai d’Orsay, et qui, érigé à sa mémoire rappelle, sous l’inscription principale « A Aristide Briand – PAX » , en quelques formules courtes mais éclairantes, l’intensité de son œuvre pour la paix. Les crises de ces dernières années comme les grands défis de toujours en matière de relations internationale et de construction d’une communauté mondiale, trouvent là de manière étonnante un écho, comme une « leçon » qui mériterait d’être mieux signalée et de mieux figurer parmi les sites remarquables à visiter.