Document file Dossier : Quelques dilemmes de la mondialisation vus du Sud des Amériques

, Porto Alegre, 2003

Tout a commencé à Porto Alegre. Ouvrage de Bernard CASSEN.

Journaliste, Bernard Cassen est aussi directeur général du Monde diplomatique et fondateur de l’association ATTAC dont il a été le président de 1998 à 2002. Cet auteur a un lien important avec le Forum social mondial car il a largement contribué à sa mise en œuvre. Dans "Tout a commencé à Porto Alegre" paru en octobre 2003, Bernard Cassen nous raconte l’histoire du Forum social mondial : de ses origines à la constitution du dernier Forum social européen qui a eu lieu à Paris (Saint-Denis) quelques temps après la parution du livre.

Keywords: | | Brazil

Document type:  Book

I. Première partie : de l’idée au projet

Dans la première partie de son livre Bernard Cassen nous explique comment est née l’idée du premier Forum social mondial de Porto Alegre dans son bureau du Monde diplomatique.

Ce sont deux Brésiliens qu’il connaissait déjà, Francisco Whitaker et Oded Grajew, qui lui ont présenté le projet. Bernard Cassen était enthousiasmé par cette idée. Le but était de proposer une alternative au Forum économique mondial qui se tenait à Davos. Dans cette partie, il raconte comment les Brésiliens ont préparé cet événement (ils avaient très peu de temps s’ils voulaient conserver les mêmes dates que Davos), de quelle manière ils ont convaincu différentes organisations altermondialistes de participer au Forum de Porto Alegre et réussi à obtenir le soutien de Lula (qui n’était pas encore président) et du maire de Porto Alegre.

II. Deuxième partie : du premier FSM aux défis de la continuité

Dans la deuxième partie, Bernard Cassen explique qu’après le succès du premier Forum en 2001, il fallait continuer. Il a été décidé de renouveler chaque année une rencontre mondiale mais aussi d’organiser des forums régionaux. Cette partie traduit la montée d’un mouvement qui "récuse le caractère irréversible de la mondialisation libérale […] que pendant deux décennies avaient ressassé les chantres du libéralisme". Bernard Cassen se positionne également en faveur de la participation des partis politiques et aborde la question de la représentativité comme étant l’un des enjeux fondamentaux du Forum social mondial.

III. Les forums régionaux

Enfin dans la troisième partie, Bernard Cassen raconte comment se sont préparés les Forums sociaux européens de Florence en 2002 et de Paris (Saint-Denis) en 2003. Pour ce dernier, il expose les questions que se posent les organisateurs. En 2004, le prochain Forum social mondial se déroulera en Inde mais il est question que celui de 2005 ait à nouveau lieu à Porto Alegre.

Il fait également état du problème de l’absence de propositions du Forum social mondial : bien que les participants passent des accords entre eux, le Forum ne prend pas de décision finale.

Bernard Cassen élabore trois propositions nouvelles pour faire avancer "la réflexion au sein des mouvements altermondialistes" :

  • Supprimer les conférences plénières au sein des forums car celles-ci prennent beaucoup de temps et d’énergie ;

  • Dissocier les forums et assemblées de mouvements sociaux pour éviter une confusion ;

  • Tenter d’aboutir à un "programme unique de l’altermondialisation" (ce qui prendrait un certain temps).

Commentary

Dans "Tout a commencé à Porto Alegre", Bernard Cassen nous permet de comprendre en détails l’histoire du Forum social mondial et notamment "comment une initiative originellement destinée à contrer Davos s’est transformée en phénomène politique de dimension planétaire".

Il voit ce forum comme un processus désormais lancé mais encore loin d’être arrivé à terme.

D’où peut-être sa perspective critique. Par le biais de ses propositions, l’auteur propose au FSM une organisation rationelle, une identité symbolique et une stratégie politique. Une vision qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’immense pluralité du mouvement altermondialiste.