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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Paris, avril 2005

Pendant et au-delà de la guerre, exemples d’une éducation spécifique pour construire la paix. Extrait des actes du deuxième Congrès mondial sur la violence et la coexistence humaine.

Quel est l’héritage de la guerre ? Cette œuvre est un extrait des actes du deuxième Congrès mondial sur la violence et la coexistence humaine (Montréal, 12-17 juillet 1992), occasion de réflexion sur la nécessité de trouver des moyens pour sortir de la guerre et des crises, mais surtout pour construire une paix durable.

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Réf. : Éditions Charles Léopold Mayer et Documents de travail de la FPH (Fondation pour le Progrès de l’Homme), 1992.

Langues : français

Type de document : 

Ce texte décrit le processus de création d’un projet de surveillance de la santé mentale des enfants réfugiés soumis à la violence et à la guerre et propose de nouveaux parcours d’éducation spécifiques à la paix et d’action politique par rapport aux droits de l’homme.

  • Dans la première partie le docteur Mireille SZATAN (présidente de l’association française « Enfants réfugiés du Monde ») essaye de recenser les traumas mentaux constatés sur des enfants d’un centre d’animation et de rattrapage scolaire dans la Bande de Gaza.

En premier lieu, selon les opérateurs d’ERM, il s’avère nécessaire de garantir aux enfants la possibilité de jouer : « Un enfant qui ne joue pas est un enfant qui meurt ». Dans cette optique le jeu devient une raison d’être, l’essentiel du « métier » d’enfant, car il est un véritable processus d’apprentissage, ayant pour vocation de forger et structurer la personnalité et permettant de se construire en tant qu’adulte. Ensuite, les opérateurs d’ERM ont constaté que durant les premières années de l’Intifada, la violence et l’agressivité déployées par les jeunes contre l’armée avaient des effets psychologiques libérateurs, leur permettant de retrouver leur dignité, la fierté de leur identité nationale et culturelle. Mais si, d’une part, l’action et l’adhésion à une cause permettent d’adapter ses défenses psychologiques aux agressions subies, d’autre part il est vrai qu’une personnalité ne peut pas se structurer autour de la violence car, effectivement, l’accumulation et la somatisation des troubles provoque instabilité, hyper-activité, agressivité, mais aussi tristesse versant parfois dans la dépression. Afin de trouver donc un remède à ces problèmes l’ERM propose : la création d’un espace ludique destiné à l’accueil d’enfants âgés de six à douze ans ; la mise en place d’actions de soutien scolaire – accueil d’enfants handicapés et non-handicapés ; la formation d’animatrices palestiniennes aux techniques d’animation et de gestion d’un centre.

  • La deuxième partie du texte est dédiée au reportage d’Albert Abi-Azar (président de l’association libanaise « Solidarité Développement ») sur le Liban des guerres.

Dans ce contexte, il faut constater que les populations libanaises et palestiniennes craignent la guerre et n’arrivent pas à concevoir leur rôle dans une paix qui vient. De toute évidence, les enfants, image de la société, assimilent et copient les comportements adultes. Il s’agit donc de recréer des espaces d’épanouissement « normaux » afin de renverser l’absurde logique de la guerre.

  • Dans la troisième partie Sœur Anna (coofondatrice du mouvement des écoles intégrées en Irlande du Nord) décrit l’expérience du Lagan College à Belfast.

Ce collège réunit des garçons et des filles aux capacités diverses et de toutes classes sociales. Dans ce contexte, il s’avère que les résultats de l’éducation donnée dans cet environnement mixte témoignent un développement progressif de la confiance, l’approfondissement du respect de la personne humaine et de la liberté individuelle, la joie de l’unité dans la diversité et l’espoir commun.

  • Le texte se conclut avec le témoignage de Giuseppe Pellegrino (Préposé à l’activité de solidarité internationale de l’École de la Paix de Boves, Italie).

Il met l’accent sur l’importance de la création d’une civilisation et d’une société nouvelles pour une profonde révolution culturelle diffusant les idéaux défendus par la résistance (Boves est une ville martyre détruite par la guerre pendant la résistance partisane) parmi ceux qui n’ont pas été témoins directs de cette tragédie.

L’institution donc d’une École de la Paix pour la formation d’opérateurs de paix (car l’École s’adresse aux enseignants et aux jeunes) manifeste la conscience que ce n’est pas la fin qui justifie les moyens, mais les moyens qui doivent orienter l’action (exigence de la moralité de l’action).

Commentaire

Il est intéressant de noter que ce texte ouvre une fenêtre sur les effets à long terme de la guerre en raison des traumatismes provoqués par un environnement non favorable au développement équilibré de la personnalité de l’enfant. De toute évidence, la guerre est une réalité dure pour tous, mais il est également vrai que les adultes présentent une personnalité très structurée et des défenses psychologiques très solides par rapport à celles d’individus jeunes. Il s’avère donc important d’étudier les effets de la guerre et de la privation sur la personnalité des enfants pour réduire au minimum les dangers d’un développement psychophysique anormal.