Fiche d’expérience Dossier : Equipes de Paix dans les Balkans : les processus de réconciliation au Kosovo

Paris, novembre 2008

Préparation en amont du voyage d’acteurs de paix Kosovars en France

Divers pas à suivre dans la mise en place du voyage d’études et d’échanges de pratiques pour des acteurs de paix. Séjour de Kosovars en France – Novembre 2008.

Mots clefs : Espaces de partage et de transfert d’expériences pour la paix | Résolution non violente des conflits | Travailler la compréhension des conflits | Echanges entre des acteurs de paix | Gestion de tensions inter-ethniques | Equipes de Paix dans les Balkans | Les Balkans | Kosovo

I. Equipe de Paix dans les Balkans (EpB)

Cette association est composée d’une dizaine de membres actifs de tous âges qui habitent aux quatre coins de la France (Nord pas de Calais, PACA, Rhône Alpes, Paris) et même en Angleterre pour l’un d’eux.

EpB essaie de mettre en pratique dans son fonctionnement quotidien ce qu’elle propose aux Kosovars, c’est-à-dire tous les outils de la non-violence :

  • Respect des personnes ;

  • Autonomie ;

  • Expression et écoute des ressentis et des besoins des uns et des autres.

EpB fait la démonstration qu’il n’est pas nécessaire d’être nombreux pour réussir un projet tel que ce voyage d’études et d’échanges de pratiques pour des acteurs de paix.

II. Une préparation qui exige :

A. De la détermination.

Au vu des promesses de subvention, à la rencontre de juin 2008, la décision est prise de réaliser enfin le voyage préparé depuis 2006 (les moyens financiers n’étaient pas réunis en 2006 et 2007) et de tout mettre en œuvre, sachant que deux réponses définitives de subventions importantes ne seront données que fin septembre. La sagesse nous invite à réduire le projet : nous inviterons 6 Kosovars, représentant leurs associations et nous réduisons le séjour à une semaine ; nous supprimons une partie du projet, la formation au théâtre forum envisagée pour les 4 premiers jours.

Il faut deux mois aux Kosovars pour obtenir passeport et visas, aussi, dès le mois d’août un courriel leur est adressé pour leur demander de choisir deux membres par association et de mettre en route le processus d’obtention des documents… Un planning très circonstancié est rédigé : sont notés les tâches à accomplir, les personnes responsables, les délais impératifs, les contacts indispensables.

B. De la disponibilité.

Puis, pour préparer dans les moindres détails ce voyage, des membres d’EpB se sont réunis :

  • Trois personnes lors d’une soirée de travail à Lyon, début septembre, l’objectif était de mettre sur rails le projet ; les autres membres ont été joints par téléphone.

  • Une équipe plus étoffée lors d’un week-end à Lyon. Un membre du groupe MAN 71 (Mouvement pour une Alternative Non-violente) nous a fait part de l’organisation prévue en Bourgogne afin que nous puissions donner notre avis.

  • Puis la même équipe s’est retrouvée à Paris, un week-end et le jour de l’arrivée des Kosovars.

C. Des rencontres préparatoires.

Les financeurs de la région parisienne avaient manifesté le désir qu’il y ait des retombées sur leur territoire, par des échanges des participants avec les animateurs d’un centre social et des structures de jeunes, avec des élèves d’un collège, avec des élus. Ce qui a nécessité, en septembre, des rencontres préalables avec ces différentes structures pour organiser de la manière la plus conviviale et efficace possible ces temps d’échanges avec les Kosovars. Cela a permis aux interlocuteurs de la région parisienne d’identifier l’équipe « accompagnante » et de connaître au moins quelques visages le jour de la rencontre avec les Kosovars.

III. Qui fait quoi et comment ?

Toutes les tâches ont été listées et attribuées selon la compétence et la disponibilité de chacun ; le point a été fait régulièrement sur leurs avancées (téléphone et Internet et activation des réseaux).

Deux « accompagnants » ont assuré un contact très régulier par courriel et par téléphone avec les futurs participants, certains d’entre eux rencontrant des difficultés pour obtenir leurs papiers ou pour obtenir des congés auprès de leur employeur.

IV. Chaque week-end a eu sa caractéristique.

A Lyon nous avons été conseillés par un membre du MAN, habitué à animer des rencontres internationales avec des personnes vivant en zone de conflit (Israéliens et Palestiniens). Précisons que l’un des membres d’EpB a aussi cette expérience qu’elle a insufflée dans l’organisation du séjour.

A Paris, nous avons rencontré les interprètes serbophone et albanophone, pour qu’ils puissent s’approprier le projet et les valeurs auxquelles nous tenons, et pour définir la place qu’ils tiendraient au sein du groupe.

Nous adoptons un langage commun : les Kosovars sont appelés « les participants » et les membres d’EpB comme les interprètes, sont appelés « les accompagnants ». L’ensemble des deux forment « le groupe ». Nous décidons qu’il n’y aura qu’un nombre maximum d’« accompagnants » lors des rencontres, ceci pour laisser la place aux participants. Quatre « accompagnants » seront présents en permanence. Deux autres membres d’EpB rejoindront le groupe pour les aspects festifs, lors des repas et pendant les temps de tourisme.

Nous sommes attentifs à l’importance de l’aspect psychologique dans ce genre de voyage et au rôle tout aussi important des « accompagnants ».

V. Documents à préparer

  • Présentation d’EpB, du projet, des associations partenaires pour les rencontres ;

  • Documents traduits par les interprètes dans les langues des participants ;

  • Pochette contenant toutes les indications nécessaires pour les participants.

VI. Faire face aux aléas

La dernière rencontre entre les membres de l’équipe « accompagnante », le week-end précédant l’arrivée des Kosovars, permet de faire le point dans les moindres détails et nous sommes prêts malgré de gros aléas survenus avant le 2 novembre, jour de l’arrivée des Kosovars. En effet, il nous a fallu changer de lieu d’hébergement. Heureusement deux « accompagnants » disponibles et restant à Paris ont pu y remédier et trouver des solutions de remplacement.

Commentaire

Malgré d’énormes difficultés le projet de la mise en place du voyage d’études et d’échanges de pratiques pour des acteurs de paix a pu réussir grâce à une organisation stricte et une grande réactivité face aux aléas, déployés par les membres d’EPB.