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, Paris, Novembre 2011

Propositions de maquettes pour le master, issues des travaux de groupe

Quels sont les facteurs qui menacent le plus fondamentalement le vivre ensemble dans les pays d’Afrique centrale ?

Cette phase a été introduite par une présentation des enjeux de la proposition de l’IGAC effectuée par Claude MBOWOU. Il a notamment relevé l’enjeu de la préservation du vivre ensemble comme étant central dans le schéma d’approche de l’IGAC, de la question des conflits. Schéma conçu à partir des réponses à la question suivante : Quels sont les facteurs qui menacent le plus fondamentalement le vivre ensemble dans les pays d’Afrique centrale ? Le projet de formation est donc conçu comme un dispositif que l’IGAC propose pour doter ces pays en expertises, aptes à répondre aux problématiques auxquelles renvoient les conflits en Afrique centrale. Conflits dans lesquels le rôle de l’Etat est central.

GROUPE 1 : Gabriel Tabopda , Cyril Musila, Mouafo Djontu, Nathalie Cooren

SEMESTRE 1 :

  • Module 1 : Enseignement sur l’approche méthodologique (de recherche, d’analyse) et sur les techniques (de recherche et d’analyse).

  • Module 2 : Les typologies des conflits et les grandes théories sur les conflits, l’Etat et la société.

  • Module 3 : Contextualisation de l’Afrique centrale illustrée par des cas concrets de situations conflictuelles.

  • Module 4 : Enseignement de compétences en termes de leadership (relation entre l’individu et le pouvoir), planification sur le terrain, le management sur le terrain).

SEMESTRE 2 :

  • Module 1 : Enseignement sur tous les corps de métiers liés aux conflits (les experts en communication, médiateurs, peace-keepers, les militaires, les analystes etc…).

  • Modules 2 : Contextualisation des typologies et théories de conflits : comment les retrouve-t-on en Afrique centrale ?

  • Module 3 : Contextualisation de ces situations au niveau des Etats et de la société en Afrique centrale.

  • Module 4 : Enseignement sur le profil du formant : quelle attitude sur le terrain, quel comportement pour pouvoir faire face à la réalité sur le terrain. Cours dispensé par des professionnels qui viendraient faire part de leur expérience sur le terrain.

SEMESTRE 3 :

  • Module 1 : Les acteurs stratégiques (classiques et non conventionnels) : aborder la notion d’acteurs au sens large (Etats, fonctionnaires, mais aussi qu’on ne voit pas mais, qui ne sont pas académiques alors qu’ils ont un réel pouvoir, une vraie légitimité. Qui sont-ils, comment les mettre en valeur ? Ex : conflit à Kousséri entre arabes choa et kotoko, les entités officielles sont prévenues mais on se rend compte que le médiateur passe par plusieurs types d’acteurs et que le peace keeper lui aussi s’adresse à une pluralité d’intermédiaires qui ont une légitimité ou un pouvoir symbolique.)

  • Module 2 : Contextualisation du concept de la gouvernance propre à l’Afrique centrale (gouvernance naturelle, des ressources naturelles) qui est fondamentale dans la compréhension des conflits en Afrique centrale.

  • Module 3 : Enseignement sur les sources potentielles de conflits en Afrique centrale et travailler dessus : ex les ressources naturelles, les questions foncières, les élections, les frontières, l’identité…

  • Module 4 : Les victimes, la notion de victime, le traitement de la victime. Comment l’apprenant gère la notion de victime dans son approche du conflit ?

SEMESTRE 4 :

Stage et mémoire à la place d’un mémoire classique : demander au participant de Construire un projet de résolution d’une crise. Cela lui permettrait de vraiment s’approprier cette question et pas simplement de faire un mémoire sur une question qui peut être ne servira à rien ou n’aura pas de débouché. Démarche professionnalisante.

GROUPE 2 : Hervé Ott, Claude Mbowou, Claske Dijkema, Adrien Roux

7 grands blocs ont été retenus :

  • La compréhension du conflit : définir ce qu’est un conflit, typologie, acteurs en jeu, théories du conflit.

  • L’Etat, sa fonction en tant que garant, relation état – conflit – violence, avec en toile de fond un travail sur la sociologie de l’Etat, la philosophie de l’Etat.

  • La relation entre la dimension interne et internationale : comment le contexte international structure la conflictualité ?

  • Les compétences.

  • L’ensemble des formations dans le domaine de l’analyse des conflits.

  • La recherche, la méthodologie, les outils de la réflexivité.

  • L’intervention du contexte.

Claske Dijkema : ce qui nous fait beaucoup débattre tient à la question des publics cibles : connexion pas facile entre les demandes de ces groupes et ce que nous nous proposons.

Les publics cibles de la formation (notamment le personnel de l’Etat, des administrations) indiquent le type d’influence que nous voulons avoir sur la société.

Parfois il existe une tension entre l’affichage de ce sur quoi on forme et la demande formulée sur les publics cibles.

Karine Gatelier : donc un travail de communication sera important dans le cadre de ce master pour arriver à bien le présenter et attirer des personnes qui pourraient être intéressées par le changement social mais qui ne l’exprimeront pas ainsi.

GROUPE 3 : Stéphane Akoa, Albert Legrand Fosso, Karine Gatelier, Richard Smith

Nécessité pour débuter ce master d’organiser toute une semaine pendant laquelle les participants seront présents à Yaoundé pour :

  • Faire connaissance les uns les autres

  • Construire le groupe

  • Mettre en discussion les concepts qu’on mettra à la base du master (conflits, violence, paix et tout le débat autour de la gestion, la résolution ou la transformation des conflits)

Au niveau de la méthode : semaine qui devra être organisée sur le dialogue et une large prise de parole des participants. Objectif : nouer le dialogue, construire le cours et au-delà d’acquérir un langage commun.

  • Premier cercle : Base conceptuelle du master

S’appuie sur un besoin ressenti : sensibiliser les participants de cette formation aux sciences sociales : en quoi les sciences sociales nous aident à comprendre le conflit ?

Evoquer aussi les relations internationales pour étudier à la fois les influences au niveau mondial, sur les conflits locaux en Afrique centrale, mais aussi la dimension globale des conflits régionaux.

Différentes étapes du conflit : les conflits interviennent dans des contextes chaque fois nouveaux et donc dans ce parcours les conflits rencontrent des situations d’ouverture pour la transformation ou pas.

  • Deuxième cercle : L’ensemble des thématiques qu’abordera le master.

Thématiques + sujets spécifiques : planification d’une action par exemple.

Les théories sur lesquelles on aura besoin de s’appuyer en fonction des thématiques et qui seront utiles pour élaborer des outils. Qui serviront pour développer des compétences.

  • Troisième cercle : Mise en pratique et application de cette connaissance de ces compétences, de ces analyses.

Ce qui suppose un retour de ces pratiques et de ces réflexions (concept de réflexivité) et ce qui suppose l’évaluation de ces pratiques mais aussi de la formation elle-même.

  • Et au-delà des cercles :

Veille sur ce que font les autres, comment travaillent les autres etc ?

Déconstruire des conceptions qui existent aujourd’hui et qui empêchent l’action sur le terrain et la transformation des conflits.

Suggestions :

Ce master devrait permettre de repérer quels sont les nouveaux types d’acteurs de paix pour que la construction de la paix tienne compte des acteurs non conventionnels. Et ce, dans la prolongation de la démarche entamée par Irénées de recensement des acteurs de paix dans le monde. Il conviendrait également de voir quelles connexions réelles ce master pourrait permettre de faire, pour décloisonner l’Afrique centrale : l’Afrique centrale est la zone la plus mal intégrée, aussi bien physiquement en termes de routes, de connexions aériennes, mais aussi en termes d’esprit, d’intelligence ; on travaille sur les mêmes thématiques ici, au Congo ou en Centrafrique : mais combien de fois les personnes qui travaillent sur ces mêmes thématiques ont-elles travaillé ensemble ? Il y a le défi d’une réflexion commune régionale. Autrement dit, comment faire pour que ce master ne soit pas un master de plus, comment l’élaborer dans une démarche collective commune ?

Deux méthodologies de recherche ont également été suggérées :

  • La recherche-action : avec tous les outils qui seront fournis aux étudiants, leur faire construire un scénario. Cette élaboration de scénario permet l’appropriation des outils par l’étudiant pour la mise en place d’une démarche personnelle. Il s’agit de construire une science, une connaissance à partir des histoires de vies (histoires de communautés, de populations, de réfugiés…).

  • L’approche spatiale et cartographique : le relief, la végétation sont mobilisés par l’intelligence humaine pour repérer les dynamiques présentes dans un conflit quelconque. Les hommes utilisent cette donnée naturelle pour construire les dynamiques d’un conflit.

La question des stages et de l’articulation des stages et du mémoire a été soulevée comme méritant d’être débattue. Certains professionnels veulent théoriser leur expérience et sont très contents de devoir faire un mémoire, d’autres en revanche, veulent simplement comprendre ce qu’ils ont l’habitude de faire. Pour ces derniers, un autre type d’exercice, qui ne serait pas nécessairement un mémoire pourrait leur être demandé.

Concernant Irénées, il a été également indiqué qu’il ne s’agit pas « seulement » d’un site de ressources mais aussi d’un réseau (international) d’acteurs de paix : or, en fonction des thématiques et des modules qui seront choisis pour le master, il pourrait être intéressant de solliciter des personnes de ce réseau, pour une mise en perspective avec d’autres régions du monde (Amérique latine et Asie notamment). Le réseau d’Irénées doit aussi être vu comme autant de débouchés possibles de stages ou de personnes qui seraient prêtes à suivre un mémoire ou à partager leur expertise et leur savoir en fonction des besoins du master.