Fiche de document Dossier : Bâtir un réseau de citoyens soutenant des initiatives locales de construction de paix.

, Bruxelles, mai 2005

Moyen Orient: des héros de Bandes Dessinées se battent pour la paix et la justice

La BD pour sensibiliser les jeunes et créer des ponts entre l’Egypte et Israël.

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Réf. : « BD égyptienne : des superhéros du Moyen Orient se battent pour la paix et la justice » Jerusalem Post, 29 mai 2005 par Orly Halpern

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Dans la vie de tous les jours, elle est physicienne nucléaire. Mais en cas d’urgence, elle devient douée de pouvoirs paranormaux. Sa mission : protéger la Cité des forces destructrices qui veulent s’en emparer.

C’est le monde de AK Comics, une société égyptienne créatrice des seuls superhéros du Moyen Orient : Jalila, Zein, Rakan et Aya combattent le Mal et encouragent la paix et la non-violence dans la région.

Ses créateurs ont une ambition : la paix avec Israël. Le mois dernier, la société cairote envoyait 50 exemplaires de la BD à une école juive religieuse d’Israël, qui avait passé la commande pour aider à enseigner l’arabe.

« Nous essayons d’être un pont entre les pays de la région », dit Marwan el-Nashar, PDG de la société ravi par la commande venue d’Israël. Il en a fait cadeau à l’école.

Pour sa part, Margalit Hay, qui enseigne l’arabe à l’école « Reout » à Jérusalem, de la 5ème à la seconde, veut enseigner la tolérance envers les Arabes. « Je voulais … leur montrer que les enfants, là-bas, ne sont pas si différents de nous. Je utilise les BD pour montrer ce que nous avons en commun, et les gamins les adorent ». « .

Le Dr Ayman Kandeel, 38 ans, est professeur d’économie de l’université du Caire. C’est lui le créateur de Jalila la volante, Rakan le manieur de sabre, Zein l’immortel et Aya la

super détective. Ils donnent aux gamins du Moyen Orient des modèles non-violents, luttant contre le crime, non-macho et écologistes. Et leur religion n’est jamais révélée. A l’intérieur de la BD, on trouve cet avertissement : « le passé religieux des héros reste secret, pour qu’aucune religion ne soient perçue comme meilleure qu’une autre ».

« C’est une bonne manière de diffuser un message », dit Nashar. Jalila est la plus forte des quatre. « Nous sommes très attentifs à l’égalité hommes-femmes, et avec Jalila, nous abordons des problèmes sociétaux et des images négatives qui ont cours aussi bien à Jérusalem que dans le reste de la région, la drogue, la monoparentalité et l’appartenance à des groupes extrémistes."

Les parents de Jalila étaient physiciens nucléaires et ont été tués lors d’une explosion nucléaire. Elle a hérité de leurs connaissances, et est devenue responsable de ses deux jeunes frères, l’un accro à la drogue et l’autre membre d’une organisation terroriste. Elle tente de leur montrer le droit chemin. « Elle prouve que les femmes sont capables de gérer le stress de la vie ».

« Nous aimerions beaucoup que la série passe à la télévision israélienne », précise l’auteur, en ajoutant que le fait de travailler avec Israël est aujourd’hui « bien accepté », en particulier depuis la signature des accords commerciaux sur le gaz et le libre-échange entre les deux pays. « Nous nous dirigeons vraiment vers une relation plus adulte avec Israël."

En attendant, AK Comics diffuse 7.000 exemplaires en arabe et 5.000 en anglais, en Egypte et dans le Golfe, plus 10.000 versions en noir et blanc pour les petits budgets. L’année prochaine, il se pourrait que Margalit Hay puisse les acheter au kiosque du coin. « Nous voulons vraiment travailler avec Israël », dit Nashar. « Nous comptons diffuser en Israël et en Palestine dans un an ». D’après Nashar, la version disponible en Israël pourrait même être en hébreu.

Commentaire

Si l’école est un espace privilégié d’éducation et d’apprentissage du vivre ensemble, ce vers quoi les enfants et les jeunes sont attirés peut aussi y contribuer. Et dans le cas présent cela ne gâche en rien le succès de ces super héros.

Notes