Fiche de document Dossier : Bâtir un réseau de citoyens soutenant des initiatives locales de construction de paix.

, Bruxelles, janvier 2005

Inde et Pakistan, un rapprochement souhaité parmi ceux qui ont vécu la partition, témoignage de Urvashi Butalia

Un travail de mémoire s’impose entre l’Inde et le Pakistan pour que les souffrances s’expriment mais aussi les espoirs de réconciliation.

Mots clefs : Les difficultés d'une culture de paix dans une population ayant vécu la guerre | Organisations citoyennes et leaders pour la paix | Soutenir des démarches de réconciliation après-guerre | Inde | Asie | Pakistan

Langues : aragonais (Laos)

Type de document :  Document sur internet

Extrait et synthèse de l’intervention de Urvashi Butalia lors du Séminaire « India 2000 ».

Malgré l’engagement non-violent de Ghandi, l’indépendance des Indes, morcelées par l’acte d’indépendance de 1947, a fait naître l’Inde et le Pakistan en même temps qu’un arrachement pour plus de 10 millions de personnes entraînant des centaines de milliers de morts.

Aujourd’hui, Indien ou Pakistanais, chacun a gardé pour soi les souffrances vécues, les gardant cachées à l’intérieur pendant plus d’un demi-siècle. Mais si cette mémoire est vivace, l’envie de réconciliation est aussi présente, l’envie de retrouver ses racines pour ceux qui ont été forcés de fuire lors de la partition de 47, l’envie de retrouver les amitiés, de renouer les contacts, de voir ce que le voisinage de son enfance est devenu, l’envie de retrouver la confiance, de pardonner ou d’être pardonné pour repartir en paix.

Le travail de mémoire autour de la naissance des nations indienne et pakistanaise ne doit ni négliger les images violentes, ni les histoires d’amitiés et d’amour qui ont eu lieu dans les circonstances douloureuses de la partition. Le tout s’est entremêlé et paradoxalement la violence a pu venir de sa propre communauté se retournant contre ses membres tandis que l’amitié a pu survenir du dehors.

La réconciliation individuelle, familiale, au niveau du voisinage ou bien collective sera facilitée si le travail de mémoire permet d’exprimer les deux aspects : les souvenirs douloureux, mais aussi ceux créateur de lien. L’un correspond au besoin de dire cette violence trop longtemps intériorisée et l’autre permet de trouver les forces de reconstruire l’avenir et le dialogue avec l’autre communauté.

Evoquer ce passé est le travail des historiens pour montrer les deux facettes des évènements, l’enseigner est le travail des enseignants, le faire connaître est le travail des éditeurs… Découvrir l’autre par des rencontres transfrontalières entre citoyens, entre journalistes, entre mouvements de femmes est le travail de tout un chacun.

Il est temps qu’Indiens et Pakistanais ouvrent enfin cette page de leur histoire et s’interrogent sur la manière de parler des violences à la naissance des deux Etats : sans minimiser les faits, pour ne pas prolonger le cycle de la violence mais au contraire ouvrir les chemins du dialogue

Commentaire

Cette intervention met en évidence le nécessaire travail de mémoire, en même temps que le sens à donner à cette mission qui doit passer par une prise en charge la plus large possible des acteurs de la société.

Notes