Ficha de noción Dossier : Construire la paix aujourd’hui : la responsabilité des acteurs

, Paris, 2003

Organisations non-gouvernementales

On entend beaucoup parler, notamment dans les médias, et surtout en ce qui concerne le secteur humanitaire, des organisations non-gouvernementales, plus communément identifiées sous leur sigle : ONG. Celles-ci font en effet partie de ces acteurs qui structurent le paysage international contemporain. Avant tout proches du « terrain », elles revendiquent leur indépendance aussi bien politique qu’économique. Les organisations non-gouvernementales se veulent donc partie prenante de la société civile, à la fois force d’opposition et de proposition.

Sur le plan formel, on peut retenir la définition suivante proposé par l’universitaire Marcel Merle : « par ONG, on entendra tout groupement, association ou mouvement constitué de façon durable par les particuliers appartenant à différents pays en vue de la poursuite d’objectifs non lucratifs. »

Entre elles, les ONG diffèrent à la fois par leur taille, leur structure, leur organisation, leurs moyens et leurs objectifs. Celles qui oeuvrent dans le domaine de la paix répondent au qualificatif « d’associations de solidarité internationale » : leurs priorités sont dans ce cas d’assurer aux populations victimes de situations de crise ou de conflit les moyens de leur survie, principalement en ce qui concerne la santé, l’alimentation ou l’accueil des réfugiés. Elles agissent de ce fait bien souvent au cœur des hostilités, au plus près de la réalité du terrain : la connaissance qu’elles en ont et leur démarche fondée sur la proximité non seulement font qu’elles contribuent à soulager la souffrance humaine qui découle des violences, mais les constituent également en médiateurs potentiels entre les factions.

D’ailleurs, si leur impartialité ne doit et ne peut leur être contestée a priori, en revanche leur action n’est pas neutre - au sens où elle resterait sans conséquences sur l’environnement - dans la mesure où elle peut influer sur certains aspects du conflit. Ainsi, les ONG sont parfois impliqués dans des opérations de déminage, de réorganisation de certaines infrastructures (eau, électricité), bref participent à la réorganisation de la vie civile, et peuvent accélérer ou faciliter la sortie de crise.

Entre rivalités et partenariat, méfiance et coopération, les relations que les organisations non-gouvernementales entretiennent avec les autres acteurs des relations internationale (Etats, entreprises, militaires, Organisations internationales) sont teintées d’attirance et de rejet. Des synergies se créent parfois entre eux, comme par exemple les actions civilo-militaires ; chacun sait bien que l’existence de l’autre est légitime, nul ne souhaite se substituer à l’autre, mais le dialogue reste bien souvent compliqué.

On retiendra simplement que les organisations non-gouvernementales sont des acteurs de terrain à l’expertise extrêmement précieuse, des acteurs de premier plan en matière de construction de la paix.