Jacques Lebatard, Richard Pétris, Grenoble, March 2006
Andrea Riccardi, président-fondateur de la communauté Sant’Egidio
Professeur d’histoire du christianisme à l’université de Rome, il préside l’association qu’il a fondée en 1968 avec le concours de jeunes étudiants et lycéens désireux de mettre en pratique l’enseignement évangélique auprès des pauvres et de participer à la construction d’un monde de paix.
Professeur d’histoire du christianisme à l’université de Rome, Andrea Riccardi préside l’association qu’il a fondée en 1968 avec le concours de jeunes gens, étudiants et lycéens désireux de mettre en pratique l’enseignement évangélique auprès des pauvres et de participer à la construction d’un monde de paix. Installée à Rome dans le quartier populaire et pittoresque du Trastevere, la communauté occupe un ancien carmel qui a donné son nom à cette communauté.
Dans la mouvance du concile Vatican II, Sant’Egidio demeure fidèle à la prière communautaire dans laquelle elle trouve l’énergie spirituelle nécessaire pour mener ses activités à travers le monde et le moyen de rassembler tous ses membres. Présente dans plus de 70 pays elle compte aujourd’hui 50000 adhérents qui se consacrent à :
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Combattre la pauvreté sous ses multiples aspects
Immigrés, indigents, jeunes en perte de repères, personnes âgées seules, malades, handicapés, enfants non scolarisés de la banlieue de Rome.
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Agir pour la paix
La paix est devenue l’axe porteur de ses activités notamment depuis la signature des accords de paix au Mozambique en 1992 dans ses propres locaux. Sant’Egidio était déjà présente dans le pays , nouant des relations aussi bien avec le Frelimo qu’avec la Renamo jusqu’à l’organisation de rencontres entre ces deux forces antagonistes, pouvoir en place et opposition armée. Depuis les talents de médiateur de Sant’Egidio sont reconnus par la communauté internationale qui fait appel à elle dans d’autres régions du monde, comme ce fut le cas au Guatemala, dans la région des grands lacs en Afrique ou encore pour obtenir la libération d’otages. D’autres initiatives n’ont pas connu le même succès ; telle la tentative, en 1995, d’élaboration d’une « plateforme » pour l’Algérie, dans la perspective d’une réconciliation, mais dont le texte fut rejeté par le gouvernement algérien. Dans le conflit du Kosovo, Sant’Egidio a directement contribué au départ d’Ibrahim Rugova pour Rome.
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Promouvoir les religions, toutes les religions, dans l’esprit des Rencontres d’Assise, initiées par le Pape Jean Paul II en 1986
Les croyants, chrétiens ou non ainsi que les non-croyants sont invités à participer à la mise en place, partout où règne la guerre, la discorde, de nouvelles initiatives conduisant à la réconciliation et à la paix.
Dans le contexte de tension internationale et d’escalade guerrière relancées par les attentats du 11 septembre 2001 puis par l’intervention américaine en Irak, Andrea Riccardi s’interrogeait en 2003 sur « ce choix délibéré de la guerre » craignant qu’il « soit un choix des temps nouveaux » : « Le siècle qui s’ouvre sera-t-il un siècle de guerre ? » En affirmant qu’il faut avant tout éviter un choc des religions et que les Chrétiens doivent être en première ligne dans la construction d’une culture de la paix, il insiste sur deux conditions indispensables à l’avènement d’une paix réelle :
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1. Il reste à construire une culture de la paix. Car si le refus de la guerre s’est traduit par des manifestations impressionnantes, « il faut passer du sentiment à la création non seulement d’une politique, mais d’une culture de paix ». Et « la construction de cette culture positive repose sur quatre points capitaux :
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Le discours de la solidarité ;
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Une Europe politique et militaire ;
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La lutte contre la pauvreté ;
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Le consensus des opinions publiques »
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2. Les religions et les croyants ont un rôle fondamental à jouer.
Les Chrétiens doivent montrer l’exemple, en quelque sorte, en « travaillant à la paix [et en] cohabitant avec les autres, en paix ». C’est pourquoi le dialogue interreligieux fait ainsi partie des priorités de la communauté de Sant’Egidio ; notamment parce qu’il s’agit de mieux prendre en compte les appartenances religieuses et culturelles.
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