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En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Costa Rica, juin 2006

Semeurs de Paix (Sembradores de Paz).

Après avoir mené un long combat civil et pacifique pour la démocratie et pour la paix dans un contexte de conflit armé interne en Amérique centrale, ce réseau de citoyens fait un travail de valorisation de son savoir-faire sur la construction de la paix.

Mots clefs : Capitalisation de savoirs faire pour la paix | Formation de leaders sociaux pour la paix | Education à la citoyenneté | Résistance civile et pacifique à la guerre | Lutte citoyenne pour la justice sociale | Résistance aux groupes guérilleros | Résistance non armée à la répression militaire | Traité d'Esquipulas | Société Civile Locale | Défenseurs des droits de l'Homme | Citoyens centre-américains pour la paix | Résister civilement et pacifiquement à la guerre | Etablir le dialogue entre les acteurs et les partenaires de la paix | Elaborer un imaginaire pour la paix | Soutenir l'organisation de sociétés civiles locales | Travailler pour la transition démocratique | Travailler pour la démocratisation du pouvoir | Amérique Centrale | Guatemala | El Salvador | Honduras | Nicaragua | Costa-Rica

L’initiative "Semeurs de Paix" (ancien nom "citoyens centre-américains pour la paix") s’étend aujourd’hui aux cinq pays d’Amérique centrale : Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica, et au-delà, notamment en Europe. Plus qu’une institution ou qu’un organisme, celle-ci devient une sorte de "label" permettant de reconnaître un engagement citoyen responsable pour construire la paix. Malgré son actualité, il ne s’agit pas d’une initiative "nouvelle" : ses racines sont profondes...

Guatemala, 1944. Le système militaire tremble : la dictature est fortement menacée par un mouvement populaire cherchant l’instauration d’un régime socio-démocrate. Avant de partir, les militaires engagent dans l’urgence une opération de persécution de leurs opposants. Nombre de chefs de l’opposition se sont retrouvés entre le rêve d’une démocratie encore à construire et la répression d’un régime autoritaire. C’est dans ce contexte que quelques uns d’entre eux ont commencé à s’associer pour agir de façon plus efficace pour la démocratie, pour la justice sociale et pour la paix.

Après dix ans d’efforts de démocratisation, la dictature réussissait son retour en 1954, avec beaucoup plus de force qu’auparavant.

Des régimes autoritaires s’implantaient dans la région avec une politique de "lutte contre le communisme international" qui leur permettait de réprimer par la violence des initiatives citoyennes pacifiques. D’autres chefs démocrates centre-américains étaient à leur tour persécutés dans leurs pays, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua. Quelques-uns d’entre eux échangeaient alors leurs expériences, leurs inquiétudes, leurs projets : de nombreuses initiatives d’entraide et de solidarité clandestines leur permettaient de continuer à exister.

En 1960, un nouvel événement est venu bouleverser la situation. Au Guatemala s’organisait le premier groupe de guérilla centre-américain : après plusieurs périodes de combats plus ou moins importants, dès les années 1970, l’affrontement armé entre des groupes révolutionnaires et des armées nationales imposait à la société civile la violence comme seul moyen de vivre ensemble.

Des citoyens démocrates ont décidé de franchir une étape : ils ont commencé à travailler à l’échelle centre-américaine pour continuer à proposer une voie civile et politique pour la démocratisation du pouvoir et la pacification des rapports sociaux dans la région. Bien qu’il s’agissait d’un réseau actif, il était toujours clandestin en tant que réseau : ses membres ont décidé de ne pas procéder à la déclaration de leur association, sachant qu’ils risquaient tout simplement la « disparition ».

Pendant les conflits armés internes qui ravageaient la région, ces citoyens démocrates travaillaient à l’échelle locale, au niveau de l’organisation de base, mettant l’accent sur des éléments culturels allant dans le sens de l’éducation à la démocratie et à la paix, et sur des valeurs éthiques telles que le respect de la vie, la tolérance, la solidarité… Ce réseau de citoyens semait au sein de la société civile centre-américaine traversée par la violence des graines de démocratie et de justice sociale.

À la fin des années 1990, l’Amérique centrale faisait ses premiers pas vers la démocratisation du pouvoir et la pacification des rapports sociaux.

En ce début de XXIe siècle, ces citoyens expérimentent une transformation importante : la première génération a en grande partie disparu. Parmi leurs successeurs une bonne partie d’entre eux sont devenus acteurs à part entière dans leurs pays, les uns dans le domaine politique, les autres dans le domaine social, intellectuel, etc. Une autre partie continue à porter l’initiative tout en cherchant des modalités d’action nouvelles en accord aux nouveaux défis : ils font aujourd’hui un travail de capitalisation de leurs expériences, de leurs réussites, de leurs échecs afin de valoriser leur savoir-faire en matière de construction de la paix.

Semeurs de Paix (Sembradores de Paz)

Contact : sembradores-de-paz@hotmail.com

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