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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Florence Croidieu, Paris, 2002

Construire la paix en protégeant les enfants : leçons apprises sur la prévention, la démobilisation et la réintégration des enfants soldats

La Banque Mondiale en partenariat avec l’UNICEF analysent la réintégration des anciens enfants soldats de l’Angola et du Salvador.

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En parallèle aux projets qu’elle finance dans les pays sortant d’un conflit, la Banque mondiale élabore un travail de réflexion et d’analyse destiné à faire un bilan critique de ses activités. Ces études concernent des sujets divers, mais toujours en lien avec le rôle de la Banque dans les situations post-conflit, tels que la réintégration des anciens combattants et des enfants soldats, la coordination de l’aide internationale, la reconstruction macro-économique, etc…

Sur une période de trois ans, la Banque mondiale, en collaboration avec l’UNICEF, a mené une réflexion sur le cas des enfants soldats et a tiré des leçons des expériences passées de démobilisation et de réintégration. Pour ce faire, la Banque s’est basée sur deux cas majeurs de conflits ayant utilisé des enfants soldats et où elle estime que les projets de démobilisation et de réintégration ont été un succès: l’Angola et le Salvador.

Dans cette fiche, nous allons définir un certain nombre de termes liés au sujet et présenter de façon critique les leçons retenues par la Banque mondiale pour intervenir dans ce type de situation. L’analyse qui suit repose en partie sur le travail réalisé par B. Verhey pour la Banque mondiale, « Child soldiers: preventing, demobilizing and reintegrating. »

« Un enfant soldat a été défini comme toute personne âgée de moins de 18 ans faisant partie d’une force armée, quel que soit son rôle, ou accompagnant de tels groupes, autrement qu’en tant que simple membre de la famille, ainsi que les filles recrutées à des fins sexuelles ou pour des mariages forcés. » (Rapport au Conseil de sécurité des Nations Unies, S/2000/101, 11/02/2000)

Le terme d’enfant soldat s’applique à « toute personne âgée de moins de 18 ans participant à une force ou un groupe armé." Cette définition inclut tous les enfants ou adolescents sans prise en compte de leur fonction. Qu’ils soient cuisiniers, porteurs, messagers ou combattants, qu’ils aient été recrutés ou qu’ils soient volontaires, ce sont des enfants soldats.

Le phénomène des enfants soldats a été mis en lumière pour la première fois par les média lorsque l’armée nationale de résistance ougandaise arriva à Kampala, en 1986, avec des enfants âgés de quatre ans dans ses rangs. La même chose fut ensuite observée au Cambodge, au Liberia, au Mozambique, puis dans de nombreux pays en conflit.

La plupart de ces enfants arrivent très jeunes dans une force armée. Contrairement aux affirmations selon lesquelles les enfants soldats seraient volontaires, ils sont souvent forcés de rejoindre des groupes armés. En effet, ces enfants sont généralement à la recherche de protection, de nourriture, de vêtements ou d’un toit. Ils sont pauvres, séparés de leurs familles, déplacés de leur foyer et ils vivent dans une zone de combat. Ils sont donc vulnérables au recrutement.

Pour empêcher que le phénomène des enfants soldats ne se généralise à tous les conflits armés, la prévention est essentielle. En effet, en plus de la démilitarisation et de la réintégration des enfants ayant déjà rejoints les rangs de soldats, des mesures doivent être mises en œuvre, par la communauté internationale, dans le but d’enrayer cette pratique. En même temps, la démobilisation et la réintégration des enfants soldats sont très importantes. Car, contrairement à l’idée selon laquelle ces actions seraient sans espoir et inutiles, de nombreux cas montrent que les enfants ou les jeunes ayant participé à des conflits armés peuvent trouver ou retrouver des relations sociales positives et une vie civile normale.

I. La prévention

A. Un cadre légal

Les Conventions de Genève de 1949, ses Protocoles additionnels de 1977 et la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant de 1989, sont les piliers du cadre légal contre la participation des enfants à des conflits armés.

Du fait de sa ratification quasi universelle, la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant fournit la base la plus solide pour la protection des enfants. Plus particulièrement, le Protocole optionnel à la Convention sur la participation des enfants aux conflits armés, adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies en mai 2000, interdit très clairement l’utilisation des personnes âgées de moins de 18 ans comme soldats.

Un instrument supplémentaire est la Convention internationale du travail n°182 concernant l’interdiction et l’action immédiate pour l’élimination des pires formes de travail des enfants, adoptée unanimement en 1999. Cette Convention interdit le recrutement, forcé ou d’office, d’enfants (toute personne âgée de moins de 18 ans) pour des conflits armés.

D’autre part, le Tribunal Pénal International définit comme un crime de guerre le fait d’enrôler des enfants de moins de 15 ans ou de les utiliser au cours des hostilités dans les conflits armés civils ou internationaux.

Enfin, des instruments régionaux sont à connaître. Pour les pays membres de l’Organisation pour l’unité africaine (OUA), la Charte africaine sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant, qui place à 18 ans l’âge minimum de recrutement, est la protection la plus forte contre le recrutement des enfants.

B. Leçons de la Banque mondiale

En ce qui concerne la prévention de l’utilisation d’enfants soldats dans les conflits armés, la Banque mondiale met en relief deux actions importantes:

1. Communication et soutien à la société civile

Par communication, la Banque entend le fait de :

  • Faire prendre conscience des droits de l’enfant au travers, par exemple, de l’éducation des forces armées et des familles.

  • Surveiller et documenter les violations des droits de l’enfant.

  • Analyser les situations dans lesquelles les enfants et les jeunes sont les plus vulnérables au recrutement.

  • Promouvoir l’application du droit international et favoriser le développement de législations nationales

  • Aider les associations locales travaillant sur des questions similaires ou en relation avec le problème des enfants soldats, telles que les enfants abandonnés, les enfants de la rue ou le travail des enfants.

Au niveau communautaire, la prévention peut passer par la communication aux familles et aux enfants de leur droit de résister au recrutement ou par l’intervention de chefs communautaires ou religieux auprès des familles ou des forces armées. Des exemples (au Salvador en particulier) ont montré que la prévention du recrutement d’enfants soldats passe par une meilleure diffusion des droits de l’enfant. Le rôle de la communauté internationale est donc de favoriser les actions concrètes des organisations locales travaillant dans ce sens.

2. Prévenir le « re-recrutement »

Prévenir c’est aussi empêcher que des enfants soldats démobilisés et réintégrés socialement soient recrutés une seconde fois. Pour ce faire, la prévention doit être intégrée aux programmes de démobilisation et de réintégration. L’expérience montre qu’une manière efficace de mener à bien ce genre de prévention est la réunification familiale telle qu’elle a été organisée en Angola. En plus de protéger les enfants en leur donnant un cadre de vie stable, de nombreux exemples ont montré que les familles et les enfants se sentent alors plus forts pour protester contre les violations de leurs droits et dénoncer les abus.

La prévention contre le recrutement d’enfants démobilisés passe aussi par un travail de documentation et d’information. Bien plus, il doit, pour être véritablement efficace, reposer sur une construction juridique nationale.

II. La démobilisation

La démobilisation est le processus au cours duquel les forces armées se réduisent ou se disloquent. Elle peut prendre place dans le cadre d’une restructuration militaire post-conflit ou bien être une condition de l’Accord de paix. La démobilisation implique le rassemblement, le désarmement et le renvoi des combattants, ainsi que leur assistance.

En ce qui concerne la démobilisation des enfants soldats, un certain nombre de défis se posent aux programmes de démobilisation. Il faut tout d’abord souligner que les enfants soldats sont rarement intégrés aux processus de paix du fait du silence régnant autour de ce phénomène et du manque de volonté politique. D’autre part, même lorsque la volonté politique de traiter le problème existe, la mise en oeuvre de programmes de démobilisation des enfants soldats reste très difficile.

A. Qui sont les enfants soldats?

Comme nous l’avons vu, il n’existe pas de définition universelle de l’enfant soldat. Si l’on s’accorde à dire que ce sont « toutes les personnes âgées de moins de 18 ans faisant partie d’une force ou d’un groupe armé », la question se pose de savoir à quelle date se situe la limite. Les enfants soldats doivent-ils avoir moins de 18 ans au moment de la signature des accords de paix ? Ou au moment ou le processus de paix démarre ? D’autre part, que faire des jeunes ayant tout juste 18 ans au moment de la fin du conflit, mais ayant passé leur enfance ou adolescence dans une force armée ? Enfin, comment faire lorsque ces jeunes ne connaissent pas leur âge et ne possèdent pas de papiers ?

En plus du problème de l’âge qui laisse certains jeunes en dehors du processus de démobilisation, il existe un problème lié à la fonction des enfants soldats dans le groupe armé. Comme nous l’avons dit, est considéré comme enfant soldat toute personne âgée de moins de 18 ans faisant partie d’une force armée, quelle que soit sa fonction. Si l’accord de paix ne fait référence qu’à la démobilisation des combattants, de nombreux enfants, en particuliers des filles, en seront exclus.

Le risque d’exclusion de nombreux enfants soldats des processus de démobilisation soulève l’importance de l’information et de la communication. Le travail effectué par les équipes de consultants présentes dans les pays en phase de sortie de crise est souvent très utile, mais rarement pris en compte. Pourtant, il n’est pas rare que ces équipes aient soulevé la question de l’intégration des enfants soldats aux processus de démobilisation. La communauté internationale, par l’intermédiaire des équipes des agences de l’Organisation des Nations Unies, des diplomates et des humanitaires peut faire pression pour que la question de la protection des enfants soit une priorité dans les processus de démobilisation et de paix.

B. Quels sont leurs besoins propres?

Inclure les enfants aux processus de démobilisation favorise leur réintégration future. En effet, lorsque les enfants soldats sont exclus des programmes officiels de démobilisation, il s’ensuit un sentiment d’abandon et de ressentiment qui conduit certains à la violence. Pour ces enfants ayant parfois passé leur vie au sein d’un groupe armé, ne pas être reconnus comme des soldats est une trahison grave. Au contraire, suivre les programmes de démobilisation donne confiance aux enfants soldats pour retourner vivre dans leur communauté et les protège contre un éventuel re-recrutement ou contre des accusations de désertion.

Être traité comme les adultes n’est cependant pas suffisant. Bien qu’ils se considèrent souvent comme des soldats adultes, les enfants soldats manquent d’expérience dans la vie civile et ne disposent pas des outils sociaux et culturels nécessaires à leur vie future. De plus, ils sont souvent rejetés par leur famille et leur communauté une fois les bénéfices acquis lors de leur démobilisation (supplément de nourriture, indemnités…) épuisés. Aussi, en plus de jouir de bénéfices identiques aux adultes, les enfants soldats devront être l’enjeu de politiques de réintégration particulières.

Les programmes de démobilisation des enfants soldats doivent reposer sur une analyse des circonstances locales de recrutement des enfants et sur la place qui leu a été donnée dans le conflit. Pour ce faire, les équipes chargées de la démobilisation des enfants doivent prendre en compte le traumatisme psychologique des enfants et leur important degré de peur et de méfiance. En d’autres termes, la planification de la démobilisation doit reposer sur un cadre détaillé de recherche familiale, de support psychologique et d’opportunités de réintégration communautaire.

III. La réintégration

Alors que la démobilisation représente le point où un enfant quitte la vie militaire, la réintégration représente le processus au cours duquel il s’établit dans la vie civile.

L’expérience du conflit armé affecte le développement des enfants et le contexte dans lequel ils vont devoir réapprendre à vivre est souvent très différent de celui qu’ils connaissaient : la pauvreté a augmenté, certains amis ou membres de la famille sont décédés et les communautés ont parfois été déplacées. Cela pose la question de ce que l’on entend par réintégration.

Selon la Banque mondiale, il s’agit d’un processus complexe qui doit inclure une multitude de sujets : la santé et les besoins fondamentaux, le soutien psychologique, le contexte familial, les relations humaines, les opportunités d’éducation et d’emploi.

La réinsertion est le processus au cours duquel tous ces éléments sont identifiés et traités afin de permettre aux anciens enfants soldats de trouver un équilibre dans la vie civile.

A. La réunification familiale et la communauté

L’expérience de la Banque mondiale montre que la famille et les relations communautaires sont les facteurs les plus importants à la réintégration des enfants soldats. Bien que retrouver la famille et faire accepter l’enfant ne soit pas toujours évident, de nombreux cas témoignent de l’importance de ce travail pour la réintégration des enfants.

Pour assurer la bonne réussite de cette réinsertion, une médiation est souvent utile. En effet, les enfants soldats ne reviennent pas tels qu’ils étaient avant le recrutement. Ils ont parfois été impliqués dans des viols ou des meurtres. Certaines familles pensent qu’ils pourraient attirer l’attention des rebelles dans des combats futurs. Ils sont parfois porteurs de maladies et, en particulier en ce qui concerne les jeunes filles, ils ont été souillés. La réintégration de ces enfants demande donc un long processus de réconciliation.

Selon la Banque mondiale, la mobilisation communautaire est essentielle au processus de réintégration. Souvent, elle s’est incarnée dans une mobilisation des Eglises, mais elle peut être issue de tous groupes locaux à partir du moment où les principes fondateurs de la mobilisation sont la neutralité, les capacités sociales, l’engagement, la connaissance du milieu local et la durabilité.

B. L’approche psychologique

Les enfants soldats traversent un processus de rupture sociale dans les conflits armés. Ils ont évolué dans un cadre hostile ignorant toutes les valeurs normalement transmises par la famille et la communauté. Le processus de réintégration doit servir à leurs apprendre ces valeurs. Mais il est fort possible que ce processus soulève des questions d’ordre psychologique. En effet, s’étant forgé une identité dans leur rôle de soldat, il se peut que les adolescents refusent d’en changer.

Pour répondre à ce problème, les programmes de réintégration doivent mettre l’accent sur les relations de confiance avec les adultes et, en particulier, avec la famille. Là encore, le rôle joué par la communauté est très important. En effet, dans de nombreuses sociétés, le développement de l’enfant est moins égocentrique que socio-centrique et son équilibre psychologique s’inscrit dans un contexte social.

Les formes de mobilisation communautaires peuvent être diverses. Il peut s’agir :

  • De cérémonies célébrant la mémoire du conflit et de sa résolution ;

  • De sessions de groupes facilitant le dialogue autour de thèmes tels que le militarisme, l’identité personnelle, la famille, la communauté, la religion et l’avenir ;

  • De réunions culturelles ou de célébrations spirituelles destinées à laver l’enfant de ses actes de guerre…

Quelle que soit sa forme, la mobilisation communautaire a valeur de réconciliation et permet la renaissance de l’enfant et de sa vie familiale et communautaire.

C. L’éducation et les opportunités économiques

La troisième composante de la réintégration est l’accès à l’éducation et aux opportunités économiques. Elle est liée à la composante psychologique car la faculté de l’enfant à se construire une nouvelle identité va dépendre, en partie, de ses activités productives et de ses nouvelles connaissances.

L’éducation et les opportunités économiques font partie d’un effort de réhabilitation plus large et doivent, de ce fait, correspondre aux besoins quotidiens de la famille. Il s’agira donc d’apprendre des choses utiles à la vie civile.

En effet, bien que les anciens enfants soldats demandent souvent à pouvoir bénéficier d’une éducation, le besoin ou l’envie de gagner de l’argent sont généralement plus forts. Les programmes de réintégration doivent prendre en compte ce problème afin d’en limiter le plus possible les effets et de permettre aux enfants de recevoir une éducation tout en gagnant de l’argent.

L’éducation peut prendre une dimension formelle ou non. L’expérience montre que de nombreux enfants privilégient le retour à l’école, même là où des formules alternatives sont proposées. Le principal obstacle à l’éducation n’est donc pas la volonté mais les considérations économiques. En effet, comme nous l’avons dit, le manque de revenus empêche souvent les enfants de poursuivre leur éducation sur plusieurs années. Parmi les autres raisons invoquées par les enfants comme obstacles à leur réinsertion à l’école, il y a :

  • Le devoir de répondre aux besoins de leur famille ;

  • Le manque d’argent pour payer les frais d’inscription ou l’uniforme ;

  • Le manque d’écoles ou de professeurs dans leur région ;

  • Les difficultés pour s’inscrire ou le refus de la direction de l’école de les accepter dans des classes adaptées à leur niveau ;

  • La honte d’aller à l’école avec des enfants beaucoup plus jeunes qu’eux.

Les raisons invoquées par les enfants sont concrètes. Pour réussir à éduquer les enfants, les programmes de réinsertion doivent prendre en compte et répondre à tous ces arguments.

La solution est souvent dans l’organisation de programmes éducatifs aux horaires flexibles. Ces programmes doivent principalement apprendre aux enfants à lire, écrire et compter, mais ils doivent aussi leur fournir les bases utiles au quotidien sur la nutrition, les relations sexuelles, la santé ou la gestion de ses ressources.

Les programmes de réinsertion doivent aussi répondre aux besoins des enfants de gagner de l’argent. Pour ce faire, ils doivent inclure des formations techniques professionnelles adaptées aux anciens soldats et correspondant à un avenir possible. En effet, dans un pays en sortie de crise, la situation économique est, la plupart du temps, catastrophique et les opportunités d’emploi quasi inexistantes. Les difficultés à s’insérer économiquement dans la vie civile sont souvent à l’origine d’un grand désespoir et du retour des soldats à la vie militaire ou à la violence. Pour empêcher ce phénomène, les programmes de réinsertion peuvent privilégier l’apprentissage dans des petites entreprises ou petits commerces à la formation technique. Cette solution à l’avantage de permettre à tous les enfants d’y participer sans avoir besoin de rejoindre des centres urbains où les formations sont généralement dispensées. Elle a aussi l’avantage de répondre aux besoins des enfants sans compter sur la reprise économique du pays.

Enfin, les programmes de réintégration doivent mettre en œuvre des stratégies destinées aux filles, aux handicapés et à tous ceux qui risquent d’en être exclus. Ces groupes sont souvent oubliés par les programmes alors même que leur réinsertion sociale est la plus difficile.

Conclusion

Dans ses travaux, la Banque mondiale a développé un certain nombre de leçons supplémentaires, parmi lesquelles le fait que les enfants soldats devraient être séparés des autorités militaires et protégés pendant toute la démobilisation dans des centre spéciaux. Ces centres sont-ils un bon moyen de préparer les enfants à leur réintégration familiale et sociale ou, au contraire, sont-ils un facteur d’exclusion et de marginalisation ? Selon la Banque, ils sont un outil utile à condition qu’ils répondent à des règles très précises telles qu’une formation du personnel adéquat, des séjours d’une durée limitée, une prise en compte des particularités culturelles de la région, des stratégies diversifiées de construction identitaire ou encore des contacts favorisés avec la famille et la communauté.

Au-delà de cette question particulière, il est intéressant de souligner que la Banque mondiale incite à la coordination de tous les acteurs (les Nations unies, la gouvernement, les représentants des groupes armés, les ONG, les organisations sociales locales, les enfants soldats et leurs familles) pour la prévention, la démobilisation et la réintégration des enfants soldats.

En effet, bien que la prévention soit la meilleure des solutions, les efforts de ceux qui travaillent pour la démobilisation et la réintégration des enfants soldats requièrent le soutien de tous. Les processus de transition du conflit à la paix ne doivent, en effet, pas être sapés par un manque de volonté ou de moyens.

Plus précisément, les acteurs de la société civile, qui ont un rôle vital dans la prévention du recrutement des enfants, doivent être soutenus par la communauté internationale à tous les niveaux de l’action.

Notes

À consulter :

  • Rapport du Secrétaire général des Nations Unies S/2000/101

  • Conventions de Genève et Protocoles additionnels : www.cicr.org

  • Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant : www.unhchr.ch

  • Convention internationale du travail n°182

  • Charte Africaine sur les droits et le bien être de l’enfant : www.achpr.org