Challenge file

Permettre aux propositions de l'ONU pour la solution du conflit au Sahara Occidental par référendum de devenir opérationnelles

Keywords: | | | | | | | | | | | | |

Parler de négociations secrètes c'est sous entendre que les négociations engagées reposent sur le secret des discussions, notamment des tendances ou des changements adoptés par l'une ou par l'autre partie au conflit. En effet, il faudra s’attendre à ce que l’opinion publique veuille jouer de tout son poids pour influencer les acteurs engagés dans les négociations à opter pour telle ou telle position. De plus, une forte médiatisation des négociations peut jouer en défaveur du bon déroulement de celles-ci. De fortes revendications pourraient neutraliser le processus. Ainsi, il s’agira de trouver les moyens de tenir les discussions à l’écart de l’influence du grand public, tout en trouvant les moyens de le tenir au courant des évolutions.

Dans le cas précis de ce conflit, l’opinion publique marocaine dans sa majorité ne veut en aucun cas entendre parler d’une indépendance du Sahara « marocain ». Pour elle, il s’agit tout simplement d’une tentative de sécession. Avec une opinion publique fortement favorable à l’accord –cadre ( une des propositions des Nations unies relative à la large autonomie du territoire qui devient toutefois rattaché au Maroc sur une durée de cinq à l'issue desquelles un référendum d'autodétermination sera organisé), mettre sur table des négociations portant sur autre chose que celui-ci sera considéré comme une pure trahison. Il reviendra donc aux marocains de voir dans quelle mesure ils pourraient contenir leur opinion publique tout en menant des négociations portant sur les différentes propositions des Nations unies que sont: le référendum d'autodétermination, le projet d'accord-cadre, la partition du territoire, et le retrait de la mission des Nations unies pour l'organisation du référendum du Sahara occidental (MINURSO). En leur expliquant par exemple la nécessité d’une exploration des différentes propositions, si on veut parvenir à une véritable résolution de ce conflit.

De son côté, le front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (front polisario) devra faire le même travail. A savoir, discuter des différentes propositions émises avec le Maroc, tout en expliquant à son opinion public le bien fondé de cette stratégie dans la quête de son autodétermination.

La question des électeurs qui a constitué le blocage essentiel de la tenue du référendum (les parties n’étant pas tombées sur leur nombre et surtout leur qualité) semble donc vouée à trouver une solution si on veut aboutir à une véritable issue du conflit. En effet, si on veut impliquer à un moment donné les populations concernées par ce conflit, il faudra tenir compte de leur sensibilité. Une véritable paix ici ne peut être obtenue que si elle respecte les aspirations des populations vivant sur ce territoire. C’est la raison pour laquelle le référendum d’autodétermination de ces populations est indispensable.

Partant de ce fait, et pour faire aboutir le référendum, plusieurs points devront être définis en commun accord par les parties. Il s’agira de trouver des réponses à plusieurs questions posées, afin de se constituer des repères.

Par exemple :

1- Revoir ensemble ce qui devra constituer l’électorat, en apportant des réponses aux questions suivantes :

1-1- Doit- on retenir la liste des électeurs constituées par l’Espagne en 1974 ? Si oui, travailler avec l’ONU à l’étude des 131000 recours introduits par le Maroc.

1-2- Doit-on recenser toutes les personnes qui vivaient au Sahara Occidental (et qui y vivent encore) juste avant "la marche verte", ainsi que les sahraouis vivant hors du territoire ?

1-3- Doit-on recenser les Sahraouis uniquement, en tenant compte de ceux qui vivent hors à hors du territoire?

N.B. Au point 1-2-, Par exemple, il pourrait s'agir d'accorder le droit de vote aux Marocains venus s’installer au Sahara Occidental avant "la marche verte", leur présence ne pouvant être considérée comme participant d'une stratégie marocaine de colonie de peuplement.

Chaque question devra, toujours dans un esprit commun de recherche d’une solution juste, être discutée à l’aide d’arguments et de preuves avant d’être soumise à un vote où la majorité l’emportera.

 

2- Revoir ensemble la question du vote des exilés. Il s’agit plus précisément du vote de sahraouis vivant hors du territoire litigieux. Il faudra donc mettre en place les conditions de possibilité de ce vote en apportant par exemple des réponses à certaines questions :

2-1- Doit-on procéder au retour de tous les exilés désireux de le faire en mettant à leur disposition des moyens et conditions de leur transport et leur hébergement?

2-2- Doit-on disposer des points de vote aux exilés, dans des lieux communément prédéfinis par les parties au conflit et avec le concours des Nations Unies?

2-3- Faut-il constituer une commission, composée des membres des deux parties dans le but d’élaborer des outils devant servir à identifier le type d’exilé( politique, économique, autre…), afin de faire correspondre les moyens mis à disposition aux besoins réels des exilés?

 

Cette fiche peut donner l'impression d'une préférence, parmi les propositions des Nations Unies, l'option relative au référendum d'autodétermination. En réalité, le but de cette fiche est de montrer comment on peut, par la négociation, permettre à une des propositions de l'ONU de devenir opérationnelles; et aussi de montrer qu'il serait difficile qu'une de ces propositions rencontre un écho favorable chez les parties au conflit, sans de préalables négociations entre elles portant sur les points qui leur semblent les plus sensibles.