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Thomas Fourquet, Paris, 2005

L’Europe, l’Amérique, la guerre : réflexions sur la médiation européenne. Auteur : Étienne Balibar

Réflexions sur un nouveau rôle international pour l’Europe : la mise en place à l’échelle internationale de conditions plus favorables à la paix.

Keywords: Mediación internacional para la paz | Iniciativas de cooperación política internacional para la paz | Relaciones internacionales y paz | Establecer concertaciones multilaterales para preservar la paz | Actuar a nivel internacional para preservar la paz | Reformar las relaciones políticas para reconstruir la paz

Ref.: Auteur : Etienne Balibar, Ed. La Découverte

Idiomas: francés

Tipo de documento:  Libro

Cet ouvrage se présente comme une réponse à l’appel de plusieurs intellectuels et chercheurs américains en direction de l’Europe : ceux-ci, venus d’horizons idéologiques différents, voient en effet dans les traditions intellectuelles, les valeurs du vieux continent, un recours contre l’unilatéralisme croissant de l’« hyperpuissance » américaine, la militarisation de la société, l’emprise des valeurs patriotiques.

  • Du rôle international de l’Europe...

Étienne Balibar, dans une conférence prononcée aux États-Unis en novembre 2002, se propose d’amorcer une réflexion sur la signification de cet appel, et plus largement sur la signification de l’« Europe », sur le rôle que celle-ci, une fois définie, pourrait être amenée à jouer dans ce contexte nouveau. Au texte de l’allocution font suite trois prolongements, sous la forme d’un échange avec Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie et psychanalyste, d’éclaircissements sur certains points abordés et enfin, d’un dialogue avec John Rowe, enseignant à l’université de Californie.

Étienne Balibar fait d’abord le constat du caractère hétérogène, voire contradictoire de ces demandes : tantôt on appelle l’Europe à servir de contrepoids aux États-Unis, tantôt on l’exhorte à servir de médiateur entre ceux-ci et le reste du monde, de plus en plus hostile à la politique unilatéraliste de l’hyperpuissance. S’appuyant sur le caractère problématique de la notion de puissance et de celle, associée, de frontière, il propose donc, de manière radicale voire provocatrice, une « antistratégie » pour l’Europe : celle-ci, bien loin d’être un ensemble homogène, une « civilisation », territorialement enracinée et délimitée, peut se voir plutôt comme le lieu de l’échange, de la confrontation, comme une frontière.

Au lieu de s’accrocher à une identité illusoire, fantasmée, lourde de conflits et de discriminations dont l’histoire porte encore la trace, pourquoi ne pas réinventer son rapport à l’Autre, cet Autre que l’on veut rejeter et qui pourtant joue un rôle essentiel dans sa propre histoire, héritée du colonialisme. Ainsi ces multiples lignes qui la traversent, loin des « fault lines » (lignes de fracture) de Samuel Huntington qui sont des frontières d’exclusion et de conflit, rendraient possible une redéfinition de l’Europe comme médiateur par excellence.

  • ...À la mise en place à l’échelle internationale de conditions plus favorables à la paix

En conséquence, les relations internationales pourraient être remodelées dans le sens d’un renoncement à une puissance exclusive, apanage de quelques-uns (voire d’un seul), rendant possible une réinvention des rapports entre local et global, entre anciennes colonies et anciennes métropoles.

Étienne Balibar appelle de ses vœux, tout particulièrement, un véritable partenariat (qui n’est actuellement qu’une coquille vide) entre l’Europe et ses voisins méditerranéens, dégagé des rapports de domination hérités de la colonisation. Seule une telle réinvention permettrait à terme l’établissement, au niveau mondial, d’une véritable coopération égalitaire.

Il lance ainsi des pistes pour une profonde réforme de l’ONU, et un désarmement global, non partiel dicté par des considérations sécuritaires et stratégiques, sous couvert d’une lutte contre le terrorisme et les « forces du Mal ».

Commentario

La réflexion d’Étienne Balibar est précieuse, qu’on se sente ou non des affinités avec une pensée « critique », marquée peut-être par le marxisme, en ce sens qu’elle esquisse une lecture des mutations profondes et multiformes que le monde traverse, sans craindre de passer parfois pour utopique. Elle montre également que l’engagement n’empêche pas la nuance, au prix cependant de la clarté dans certains passages.

On peut ensuite se demander si l’auteur s’adresse vraiment à d’autres lecteurs que ceux qui partagent son interprétation du monde en terme de rapports entre dominants et dominés, à l’image de ses interlocuteurs (Bertrand Ogilvie, John Rowe)...