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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Tunis, août 2006

Sri Lanka : Les rebelles lèvent le blocus de l’eau

Dans un pays où agriculture rime avec irrigation, l’eau peut souvent être utilisée comme une arme de guerre mortelle... Mais l’eau peut signifier aussi retour à la paix et volonté d’apaisement. Eternel caractère dichotomique, éternelle face de Janus de l’eau...

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Réf. : La Presse de Tunisie, 10 août 2006, p. 8.

Langues : français

Type de document : 

Les rebelles tamouls de l’est du Sri Lanka (ex-Ceylan) ont rouvert le 09 août 2006 une voie d’eau, pour la première fois depuis trois semaines, permettant à des milliers d’agriculteurs d’irriguer leurs champs, mais l’armée a estimé qu’il était trop tôt pour dire si les combats des dernières semaines, les pires depuis la trêve conclue en 2002, étaient proches de la fin.

L’armée a tiré des roquettes en direction de positions des Tigres tamouls hier avant l’aube. De leur côté, les rebelles avaient annoncé avoir cessé de se livrer à des représailles aux tirs de l’armée.

« L’eau coule. Le niveau de l’eau a monté de deux mètres. Cela laisse penser qu’il n’y aura plus de problème d’eau pour les villageois et les agriculteurs », a déclaré un officier de la sécurité nationale sri-lankaise.

Commentaire

Rappelons d’abord que le Sri-Lanka a déjà vécu un affreux drame puisqu’il a été terriblement touché par le tsunami en 2004 qui a ravagé de larges parties de cette île. Source de vie, l’eau peut être aussi un élément destructeur d’une violence inouïe.

Le long et ancien conflit entre gouvernementaux et Tigres tamouls séparatistes s’est traduit par une certaine désorganisation du réseau d’eau du pays. Jusqu’ici, cette désorganisation était le plus souvent due à des problèmes techniques (manque de carburant ou d’électricité pour faire fonctionner les pompes, fuites ou ruptures de canalisations qui ne peuvent être réparées du fait des hostilités qui empêchent les techniciens d’accéder aux lieux...) mais, récemment, un degré supplémentaire dans les difficultés rencontrées par la population a été franchi : délibérément, on ferme les digues sur les canaux pour empêcher le passage de l’eau. L’eau est ici utilisée comme une arme pour céder – voire tuer - la population.

Or, cette eau est fondamentale, que dis-je ? vitale. Le proverbe malgache ne dit-il pas : « Unis dans le champ, unis dans la marmite comme l’eau et le riz »  ? Au Sri-Lanka aussi, l’eau est Vie car la riziculture et l’agriculture en général - irriguée en dehors de la mousson - en dépendent d’une part et d’autre part parce que les canaux mêmes d’irrigation charrient l’eau de boisson des populations et de leur bétail dans ce pays tropical.

Il est heureux de constater ce retour à de meilleures sentiments de la part des belligérants puisque l’eau coule à nouveau dans les canaux : les gens pourront boire et vaquer aux occupations qui leur procurent leur alimentation.