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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Paris, juillet 2007

Prévision d’un expert des Nations Unies : « Il n’y a plus de cours d’eau à exploiter »

Pour un expert des Nations Unies, l’eau de la planète est en train de s’épuiser. Il faut mettre en place un plan radical pour faire face aux pénuries qui menacent l’Humanité. La paix sur le globe est à ce prix.

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Réf. : Randeep Ramesh, « No more rivers to tap : UN expert’s forecast », The Guardian, 24 janvier 2007.

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L’eau de la planète est en cours d’épuisement. Il est nécessaire de mettre en place un plan radical pour faire face à ces manques.

Au cours d’une conférence sur l’environnement à Delhi, Jeffrey Sachs, directeur du Projet du Millénaire des Nations Unies a déclaré : « Il ne reste plus de cours d’eau à exploiter ». Jeffrey Sachs est professeur à la Columbia University de New York et il est connu pour avoir promu la campagne de la star du pop Bono pour le développement de l’Afrique.

Pour cet expert, la Chine et l’Inde font face à des pénuries d’eau sévères et aucun de ces deux pays ne peut utiliser les mêmes stratégies pour augmenter la quantité de nourriture qu’il produit et qui a servi à alimenter des millions de personnes dans les dernières années. Sachs a étayé sa déclaration en disant : « Par le passé, l’Inde et la Chine ont été en mesure de nourrir leur population en utilisant l’eau de manière non durable. Cela n’est plus possible ».

Depuis la révolution agricole asiatique, la superficie des terres irriguées a triplé mais, dans bien des endroits du continent, on a atteint les limites de la ressource en eau. « Le Gange en Inde et le Fleuve Jaune en Chine ne coulent plus. L’envasement et l’extraction d’eau en amont sont tels que ces fleuves stagnent », a ajouté le Professeur Sachs qui a reconnu que les mécanismes de raréfaction de l’eau ne sont pas bien compris : « Nous devons faire pour l’eau ce que nous avons fait pour le changement climatique. Comment recharge-t-on les aquifères ? Il n’y a nulle part une politique en place à l’heure actuelle ». Il a affirmé que l’émergence de l’Asie est en train de changer la donne, s’agissant des ressources mondiales, d’une façon qui n’a guère de précédent. Ce sont les hommes et non la Nature qui sont en train de modeler l’environnement.

« La Chine sera, en 2010, le plus gros producteur de gaz carbonique du monde. L’Inde est en train de construire huit centrales de 4 000 mégawatts. Sont-ils prêt à capturer le carbone émis ? Je ne le crois pas », a conclu l’expert new- yorkais.

L’Inde évoque encore le besoin d’accélérer la croissance et pense que s’occuper du changement climatique est un frein sur l’économie.

David Miliband, le secrétaire d’Etat britannique à l’environnement pense que l’Inde adhérera, en 2012, à un plan de gestion des émanations de gaz à effet de serre quand le Protocole de Kyoto ne s’appliquera plus.

Commentaire

Le grand expert pose ici des problèmes réels car la pollution et l’extraction d’eau en Inde et en Chine sont extrêmement sérieux et posent des problèmes d’ordre éthique, économique, environnemental… Mais cette situation n’est pas l’apanage de ces deux pays uniquement, hélas !

Le gaspillage d’eau est flagrant aux Etats-Unis, le grand aquifère américain de l’Ogallala est très entamé et, par endroits, pollué et le Colorado ou le Rio Grande sont pratiquement à sec. De plus, les Etats-Unis ne sont pas signataire du Protocole de Kyoto parce qu’il favorise les pays du Sud comme l’Inde et la Chine. Ces pays ont subi le colonialisme et étaient en retard.

Un monde où il y a de profondes inégalités est dangereux et menace la paix. Pour surmonter ces difficultés et éviter les guerres, il faut que la solidarité et le partage des connaissances deviennent la norme. Rien ne sert de montrer du doigt ceux qui, pour échapper à leur triste sort ou à une nature bien inhospitalière, font ce qu’ils peuvent pour s’en sortir. Ils n’ont pas les techniques pour dépolluer et ils doivent être aidés. On regrettera que la stratégie annoncée n’ait pas été, au moins, esquissée dans cet article.