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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Paris, septembre 2007

Turquie : Le gouvernement prépare un plan d’action pour la gestion de l’eau.

L’acuité de la question de l’eau en Turquie est telle que le gouvernement, sitôt reconduit, s’y attaque toute affaire cessante.

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Réf. : « Turkey : Government prepares action plan for water management », Water 21 global news digest, 18 septembre 2007

Langues : anglais

Type de document : 

Le parti de la Justice et du Développement est en train de préparer un plan d’action pour le pays qui souffre d’une pénurie d’eau et dont le système hydraulique est plutôt soumis à des tensions importantes. Un grand nombre de projets va être réalisé par le gouvernement durant la nouvelle période que les électeurs turcs lui ont consenti en lui renouvelant leur confiance.

C’est ainsi que les autorités projettent d’installer une « Direction Suprême de l’Eau » (DES) qui s’attachera à coordonner tous les intervenants et les acteurs du secteur apportant une harmonisation bienvenue au système hydraulique et de distribution de l’eau.

La nouvelle DES devrait poser un ensemble de règles et de principes régissant la ressource et auxquels devraient se conformer les autorités régionales.

Commentaire

La question de l’eau est devenue particulièrement épineuse en Turquie et menace parfois l’ordre public et la paix dans le pays.

Outre Ankara, la capitale, qui est en proie aux affres du manque d’eau - notamment les quartiers les plus défavorisés - Istanbul, la ville la plus peuplée, a, de son côté, de grandes difficultés à assurer l’alimentation en eau de ses dix millions d’habitants. La sécheresse est pour beaucoup dans cet état de chose. Celle-ci est telle que des prières collectives ont été ordonnées récemment par les imams pour que vienne la pluie.

Le parti de la Justice et du Développement a inscrit comme priorité gouvernementale de s’attaquer à ces pénuries, aussitôt que les électeurs turcs lui ont accordé leur suffrages.

La question était donc particulièrement aiguë et nécessitait un traitement prioritaire.

Il faut espérer que le gouvernement sorte des chemins battus et qu’il ne raisonne pas en termes de barrages nouveaux à ériger sur le Tigre et l’Euphrate et ne réédite pas le Great Anatolia Project (GAP) et ses 26 barrages qui ont provoqué des déplacements de populations considérables, enseveli des vestiges préhistoriques et des joyaux de l’architecture ottomane et provoqué l’ire des pays voisins.

Dans ce cas en effet, il risque d’ajouter à la tension qui existe entre la Turquie et les pays d’aval : Syrie et Irak. Ces pays se plaignent depuis longtemps d’une part, du fait que le GAP ne leur laisse plus assez d’eau et notent d’autre part, que l’eau est de plus en plus polluée par les pesticides et les engrais utilisés par les agriculteurs turcs en amont. L’Irak sous Saddam Husseïn a été sur le point de déclencher des hostilités. La question kurde a été instrumentalisée dans le cadre des désaccords sur le partage des eaux de ces deux grands fleuves.

Il y a là de sérieuses menaces pour la paix et la stabilité de toute la région, région qui a assez de facteurs déstabilisants à l’heure actuelle.

Il faut espérer que le gouvernement turc recoure à des solutions qui tiendront compte des pays d’aval et respectera les conditions d’une gestion et d’une gouvernance durables de l’eau de ces deux fleuves qui ont joué un rôle prééminent dans le développement culturel et la civilisation humaine.