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Ficha de noción Dossier : Les Organisations Non-Violentes en France

Guillaume Gamblin, Paris, 2004

Qu’entendons-nous par « non-violence » ?

Gandhi avait forgé l’expression « étreinte indéfectible de la vérité » (Satyagraha). Les Latino-américains parlent de « fermeté permanente » (afirmeza permanente). Les Philippins cherchent à « rendre dignité » (akkapka). Il s’agit donc d’une attitude juste et d’une action pour la justice et aussi d’une affirmation de soi, de ses devoirs et de ses droits, pour la résolution positive des conflits. C’est reconnaître que la violence est toujours une impasse et que la recherche d’alternatives est une nécessité. C’est enfin un renoncement à la préparation de toute violence individuelle et collective, un engagement à dire « non » à la violence.

L’attitude et l’action non-violente s’appuient sur quelques principes de base :

  • La cohérence entre fins et moyens. « La fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la graine » (Gandhi). Résister à la violence suppose la recherche de la justice par des moyens qui respectent l’intégrité de tout être humain. Les droits dela personne humaine ne peuvent être bafoués au nom de la « Raison d’Etat » ou du maintient de l’ordre.

  • La non-coopération. La violence – de l’insulte jusqu’au meurtre ou toute autre forme de domination - ne peut durer que par une certaine forme de soumission de la victime vis à vis de son bourreau, des opprimés vis à vis des oppresseurs. C’est en réalité la passivité qui fait le lit de la violence. La résistance non-violente à l’oppression vise au contraire à opposer à celle-ci une attitude et des actions de non-coopération. Actions pour convaincre (jeune, méditation, manifestations,…) qui cherchent à interpeller la conscience de l’adversaire et à maintenir l’espoir d’une réconciliation. Mais aussi actions pour contraindre (grèves, boycottage, désobéissance civile,…) d’autant plus efficaces qu’elles sont collectives et programmées pour établir un rapport de force en faisant appel au poids de l’opinion publique.

  • Le programme constructif. Dans la résistance à l’injustice, il s’agit de mettre en œuvre de nouveaux réseaux de solidarité, de construire de nouvelles communautés pour la confrontation et le dialogue dans le respect des différences, de promouvoir un autre développement économique, social et humain. Et de commencer à réaliser ce qu’on revendique pour en démontrer la légitimité. C’est en ce sens que la résistance non-violente réconcilie conviction et responsabilité.

Restaurer la dignité et la valeur absolue de l’être humain.

Qu’elle soit le fruit d’une démarche politique, humaniste ou religieuse, la résistance non-violente vise pour tous à restaurer la dignité et la valeur absolue des êtres humains. Elle a une longue histoire, jusque dans les populations les plus marquées par l’oppression. Elle a inspiré de nombreuses luttes pour renforcer la société civile dans les situations les plus dures : colonialisme, racisme, sexisme, dictature, guerre, injustice…

Parce que le cercle infernal engendré par la violence est maintenant perçu comme un échec, la résistance non-violente est mieux reconnue comme force authentique et apte à favoriser une étape de progrès décisif dans l’histoire de l’humanité. Plusieurs de ses promoteurs ont obtenu le Prix Nobel de la Paix, comme Albert Luthuli, Martin Luther King, Desmond Tutu, le Dalaï Lama, Aung San Suu Kyi,…