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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Fiche d’acteur Dossier : Les Organisations Non-Violentes en France

Guillaume Gamblin, Paris, janvier 2007

Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (IRNC)

L’IRNC se donne pour but de mener de façon pluridisciplinaire des recherches scientifiques sur les apports de la non-violence dans la résolution des conflits. Son programme de recherches se développe autour de trois axes thématiques qui s’inscrivent dans la continuité d’une histoire et d’une évolution, dans le cadre d’un partenariat axé autour de ses objectifs stratégiques.

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I. Une histoire dans l’Histoire

C’est dans le contexte de la guerre froide et de « l’escalade de la peur » qu’est créé, en 1984, l’Institut de Recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits. Le MAN lance deux ans plutôt une campagne « Pour une autre défense » demandant au gouvernement de financer un institut chargé d’étudier les potentialités d’une « défense populaire non-violente ». Cette demande rencontre l’intérêt du ministère de la défense et débouche sur la commande d’une étude sur les perspectives offertes par la non-violence en matière de défense. C’est à cette occasion qu’est crée l’IRNC, avec le soutien financier du Ministère de la Recherche et de la Technologie et en collaboration étroite avec le Secrétariat Général de la Défense Nationale.

Une fois cette étude - intitulée « La dissuasion civile » - remise au gouvernement et publiée par la Fondation pour les Etudes de la Défense Nationale, l’institut poursuit ses recherches, en organisant notamment un colloque international sur « Les stratégies civiles de défense ». Le retentissement de cette première publication est très important et touche un large public. D’autres recherches appliquées sur la dissuasion civile sont encore effectuées par des membres de l’IRNC, des étudiants et des objecteurs de conscience, en lien avec diverses institutions, jusqu’en 1989. La chute du mur de Berlin change la donne stratégique générale, et la réflexion sur la défense se déplace à partir de là vers d’autres horizons. Cette date constitue donc une rupture dans les orientations de recherche de l’IRNC.

En 1993 un colloque organisé par l’institut de recherche dans la Grande Arche de la Défense à Paris, clôt la réflexion sur la défense civile et « lance » le nouvel axe des recherches stratégiques qui sera appelé l’intervention civile de paix. Durant les années qui suivent, un certain nombre de documents préparatoires puis un ouvrage de Jean-Marie Muller, « Principes et méthodes de l’intervention civile » (1997), viennent préciser l’objet de ce nouveau thème d’études.

Parallèlement, l’IRNC ne cesse de collaborer avec la revue ANV, et certains de ses chercheurs réalisent des interventions à l’étranger à la demande de mouvements non-violents, en Afrique notamment. Les relations avec le milieu universitaire restent assez limitées. Des contacts multiples sont établis avec des fondations de recherches stratégiques dans le monde, cependant que les relations avec les pouvoirs publics et le ministère de la défense se font moins fréquentes. Mais ces dernières années ont vu la reprise de contacts plus approfondis avec de hauts représentants de l’Etat Major et de l’Etat, cependant que la recherche s’est axée sur les trois thèmes indiqués ci-dessus.

II. Le fonctionnement

L’IRNC a les statuts d’une association loi 1901 ; il comporte un président-secrétaire, un comptable, ainsi qu’un directeur de recherches. A son origine, l’association est composée d’une équipe de cinq membres-chercheurs, souvent déjà membres du MAN, dont plusieurs demeurent aujourd’hui engagés à l’IRNC :

  • Jacques Sémelin ;

  • Jean-Marie Muller ;

  • Christian Mellon ;

  • François Marchand ;

  • Christian Delorme.

Ces personnes en constituent le noyau fondateur.

D’autres chercheurs (Alain Refalo, Etienne Godinot, Philippe Lemarchand, Christian Robineau, Pierre Dufour…) ont rejoint l’équipe, qui se réunit deux à trois fois par an, pour une assemblée générale et des réunions de travail. De nombreux étudiants sont associés aux activités de l’IRNC pour des études et des travaux de recherche, et apportent une collaboration plus ponctuelle aux travaux de l’association. C’est François Marchand, son directeur, qui tient à bout de bras l’organisation et les activités de l’IRNC, jouant entre autres un rôle de coordination des recherches et de représentation extérieure de l’institut.

Au niveau financier, la participation aux activités de l’IRNC se fait de manière essentiellement bénévole. Elle peut constituer une source de revenus modestes et ponctuels pour certains chercheurs à travers la subvention d’études et les droits d’auteurs. Le budget de l’institut de recherche a connu une grande variabilité à travers son histoire, selon les activités engagées et les possibilités de subventions. Au départ, l’association a bénéficié d’un soutien financier ponctuel issu de l’Etat à travers les diverses institutions avec lesquelles elle collabore (FNDVA, SGDN, FEDN, Ministère de l’intérieur…), mais jamais un financement minimum et régulier n’a pu être obtenu. Depuis dix ans, l’IRNC s’est tourné vers des financements privés pour subvenir à ses frais de fonctionnement : dons et prêts de particuliers, et surtout fondations, telles que la FPH depuis 1995, et Un Monde Par Tous. Un soutien financier significatif des ministères des Affaires Etrangères et de la Défense a été tout de même attribué à l’occasion du colloque sur l’intervention civile en 2001. La diffusion et la vente des livres et cassettes vidéo constitue également une source - modeste- de financement. Mais d’une manière générale l’IRNC se heurte à des difficultés financières récurrentes et à un manque de moyens pour réaliser ses projets. C’est pour cette raison que les charges structurelles sont réduites au minimum.

III. Une activité diversifiée

Le projet de l’IRNC s’organise autour d’activités très diverses. L’essentiel de son activité réside sans doute dans le travail personnel de recherche de ses membres, recherche théorique ou appliquée. Celle-ci peut se faire de manière collective parfois, comme l’étude sur la psychologie des volontaires d’intervention civile, menée conjointement par Christian Robineau et Philippe Lemarchand. Elle donne lieu généralement à des échanges internes, et est ordinairement rythmée par des réunions semestrielles où est exposé l’avancement des travaux respectifs. Ces rencontres jouent un rôle important dans la dynamisation de la recherche et garantissent la cohérence globale des travaux effectués au sein de l’IRNC, leur intégration dans un projet voire une stratégie communs.

Les résultats de ces recherches donnent « naturellement » lieu à des publications, qui peuvent être éditées soit par l’IRNC en lien avec la revue ANV, soit de préférence par d’autres éditeurs plus importants. Des recherches en cours peuvent également donner lieu à des articles dans des revues telles que ANV, qui est associée à l’IRNC depuis 1985. Un effort est fait également pour élaborer des films vidéos, afin de doter la recherche sur la non-violence de supports modernes susceptibles de toucher des publics plus larges.

L’une des activités essentielles de promotion de la recherche sur la non-violence et de ses résultats, est l’organisation de colloques, nationaux ou internationaux. Ceux-ci ont jalonné l’histoire de l’IRNC, depuis 1985 (sur le thème des stratégies civiles de défense) jusqu’en 2001 (sur l’intervention civile de paix). Ces colloques ont contribué à la reconnaissance de l’institut par les pouvoirs publics en particulier. Ils ont pu être organisés dans des lieux tels que la Grande Arche de la Défense (1993) et l’Assemblée Nationale (2001). Ils offrent un accès vivant et pluriel aux résultats des recherches sur la non-violence pour un public désireux d’approfondir ces thèmes, et permettent une confrontation unique de points de vue divers par leurs présupposés et leurs origines. La dimension internationale, le caractère pluridisciplinaire, les débats entre chercheurs et acteurs de terrain, entre personnes partageant ou non l’option pour la non-violence, font la richesse de ces évènements. L’IRNC est le premier organisme de recherche à avoir organisé en France des colloques sur le thème spécifique de la non-violence.

En plus de ces rencontres, les membres de l’IRNC sont régulièrement invités à effectuer des interventions, en France ou à l’étranger, à faire des conférences et à participer à des colloques sur le thème des violences sociales, militaires, de la culture de non-violence, etc…Leurs interventions consistent alors autant que possible à faire valoir les apports de la non-violence dans les domaines de réflexion sur lesquels ils sont invités à parler.

Une autre vocation majeure de l’IRNC est l’incitation à la recherche sur des thèmes touchant à la non-violence et aux apports spécifiques de celle-ci, auprès d’étudiants en particulier, ainsi que le suivi d’études. L’institut est associé à des professeurs universitaires habilités à accueillir des étudiants pour des travaux de thèse en particulier. La base de données PRINCIPAX sur l’intervention civile se veut être un outil d’incitation à la recherche sur ce thème particulièrement destiné aux étudiants.

Les autres domaines d’action de l’IRNC se situent d’une part dans le cadre de la formation organisée par le comité ICP, par la participation à l’organisation de celle-ci, et d’autre part dans un travail de lobbying institutionnel passant par l’établissement et le développement de contacts avec des militaires, des représentant des pouvoirs publics et d’ institutions.

Sources :

  • Entretien avec François Marchand du 1° Juillet 03.

  • Texte « Présentation de l’IRNC », de M. Kaufmann.

  • Rapports d’activités 2001 et 2002.

IRNC

14, rue des Meuniers 93100 Montreuil

Tel. 01 48 59 93 35

www.irnc.org

Site web

www.anv-irnc.org