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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Paris, janvier 2004

The People’s Republic of China’s 21st Century Underbelly : article de Wang Lixiong

Le manque de spiritualité et la perte de valeurs essentielles dans les société occidentales motivent l’intérêt des Occidentaux dans le Tibet, une des dernières terres à garder encore une part de mystère pour eux.

Mots clefs : | | | | | |

Réf. : The People’s Republic of China’s, 21st Century Underbelly, Wang Lixiong, 1999.

Langues : anglais

Type de document : 

Dans cet article, disponible sur le site Internet www.columbia.edu, le chercheur chinois Wang Lixiong expose son point de vue sur la question tibétaine. Il décline son argumentation sur plusieurs points. Tout d’abord, il traite de l’intérêt que les occidentaux ressentent pour le Tibet, puis il essaie de comprendre quel est le rôle joué par le Dalaï Lama dans ce processus, et enfin il nous explique pourquoi, pour la Chine, se séparer du Tibet est impossible. Nous allons reprendre de manière succincte son argumentation.

Selon Wang Lixiong, c’est le manque de spiritualité des sociétés occidentales qui motive l’intérêt des occidentaux envers le Tibet : « Les occidentaux ont toujours éprouvé un intérêt puissant pour le mysticisme oriental. Le Tibet est situé sur les plus vastes plateaux du monde, entouré de montagnes enneigées et soumis à la règle « bouddhiste », ce qui le rend encore plus mystique (…) Il est donc comme un voile qui n’a pas encore été entièrement levé pour les occidentaux, leur quête de mysticisme et l’idéalisme en Chine et dans les autres pays d’Orient n’ayant jamais pris fin (…) Dans leur soif de sagesse orientale, la civilisation tibétaine est celle qui les attire le plus. »

C’est cette quête occidentale de mysticisme qui, selon Wang Lixiong, éveilla l’intérêt des occidentaux pour le Tibet. Mais l’internationalisation de la question tibétaine n’a pas cette soif de sagesse pour unique origine. Wang Lixiong reconnaît que le Dalaï Lama a été très actif pour donner au Tibet la place qu’il occupe aujourd’hui sur la scène internationale, mais il reste très critique quant à son attitude : « Le Dalaï Lama entretient des relations avec l’Occident depuis des décennies, se posant en maître qualifié dans les affaires occidentales. Il a bien appris à exploiter la psychologie sociale de cette partie du monde ainsi qu’à manipuler ses médias pour faire intrusion dans les affaires occidentales. » Wang Lixiong justifie cette critique en faisant état des discours du Dalaï Lama, portant toujours sur des sujets brûlants en Occident tels que les droits de l’homme, l’environnement, la paix etc.

Pour Wang Lixiong, l’attitude du Dalaï Lama, qui utilise les traditions et la pensée tibétaine pour servir une mode occidentale et s’attacher par la même le soutien des occidentaux, est une attitude purement démagogique. Mais Wang Lixiong soulève également une question cruciale pour l’avenir du Tibet. A la mort de chaque Dalaï Lama, une vingtaine d’années sont nécessaires pour que le Dalaï Lama réincarné prenne réellement le pouvoir. Or ces vingt années sont une période de faiblesse. Que ce passera-t-il alors lorsque le XIVème Dalaï Lama disparaîtra ? Wang Lixiong craint qu’un contexte de violence ne se développe alors, qui fasse du Tibet une nouvelle Tchétchénie. Si ce point de vue est peut-être un peu exagéré, il ne manque toutefois pas d’intérêt.

Mais si le Dalaï Lama a réussi à attacher à la question tibétaine une partie de l’opinion internationale, la Chine n’en reste pas moins ferme vis-à-vis de l’indépendance du Tibet. Cette indépendance n’est pas possible, et Wang Lixiong nous explique dans cet article qu’elles sont les raisons réelles qui poussent les autorités chinoises à refuser tout dialogue sur cette question.

Le Tibet est une composante extrêmement importante des relations sino-indiennes. La Chine partage 1 450 km de frontière commune avec l’Inde, et si l’on rajoute les frontières du Bouthan et du Sikkim, territoire himalayens annexés ou contrôlés par l’Inde, cette frontière s’étend alors sur 2 250 km. Or côté chinois, cette frontière est entièrement située dans la région administrative spéciale du Tibet. Le Dalaï Lama, lorsqu’il plaide l’autonomie tibétaine, avance la qualité d’état tampon du Tibet, mais la Chine ne partage pas ce point de vue, considérant l’indépendance du Tibet comme une menace suprême.

Le Tibet a toujours été davantage lié à l’Inde qu’à la Chine. Au niveau spirituel notamment, c’est au sous-continent qu’il s’identifie. Or si il était indépendant demain, eu égard aux faiblesse inhérentes à sa situation géographique, le Tibet devrait s’allier soit à la Chine, soit à l’Inde, et c’est fort probablement vers l’Inde qu’il se dirigerait. L’Inde pourrait alors attaquer n’importe quelle ville ou province de Chine depuis le plateau tibétain. Selon Wang Lixiong, ces considérations géostratégiques sont un des éléments clés dans la gestion du problème tibétain par les autorités chinoises.

Notes

À l’heure de rédaction de la fiche, le document est accessible à l’emplacement suivant. Si le chemin a changé, allez sur la page d’accueil de l’université (www.columbia.edu) et taper lixiong dans le moteur de recherche.