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Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Fiche d’exposé et de débat Atelier : Dialogue entre militaires et société civile.

Kligenthal, 27 juin 2007

Ethique et culture militaire.

Présentée par Mme Line Sourbier–Pinter, Chargée de mission auprès du Chef d’Etat major de l’Armée de Terre française ; Rédactrice en chef de la Revue « Inflexions – civils et militaires : pouvoir dire ».

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Exposé

Manfred Rosenberger :

Lorsque l’on s’adresse au public il faut être crédible. Pour être crédible et respecté, il est indispensable de toujours dire la vérité et donc de rester soi-même, de ne jamais rien cacher.

Mais, qu’est ce que la vérité ?

A continuation Mme Sourbier Pinter nous propose une réflexion sur les bases qui nous rendent aptes à reconnaître ce qui est véridique et ce qui est mensonge.

Pour rester soi-même il faut d’abord une ligne de conduite à laquelle on peut se tenir : cette exigence concerne tout le monde de la même manière : officiers, sous-officiers et soldats.

L’éthique et la morale sont les mêmes pour tous.

Intervention de Mme Line Sourbier Pinter :

Pourquoi n’est ce pas un hasard que je sois là avec vous ?

Pendant une vingtaine d’années j’ai vécu hors de France, en Ex-Yougoslavie, en Autriche en Allemagne pour y bâtir des projets communs dans le cadre d’Instituts culturels que j’ai dirigés dans ces trois pays.

Je suis convaincue que la culture est un moyen et une plate-forme à toute connaissance commune. Or la culture existe bien dans l’action militaire, elle révèle la culture du groupe. Elle appartient à chacun d’entre nous, elle est notre propriété.

Sur ce sujet difficile je ne délivrerai aucun dogme. Il s’agit simplement de tenter d’expliquer ce qui fonde mon point de vue, celui d’une Européenne de l’Ouest, un point de vue issu de l’histoire culturelle de l’occident, expression d’un cheminement et d’une réflexion sur ce sujet.

Thème : Ethique et culture militaire : un défi ou une nécessité ?

Pourquoi avoir choisi d’associer l’éthique à la culture militaire ?

L’éthique est l’ « Art de diriger la conduite », la capacité à savoir ce qu’il faut faire et ne pas faire, alors que l’histoire est ponctuée de drames, d’excès, parfois d’horreurs dues à la guerre et en conséquence aux guerriers ou aux militaires…

Dans toutes les cultures, la guerre s’est faite selon les règles que se sont donnés au fil du temps les groupes sociaux concernés : aux guerres sacrées totales et inexpiables de l’Antiquité ont succédé les guerres justes et injustes du Moyen Age.

Au XXIème siècle, après Solférino puis les guerres totales du XXème, la dignité et le respect de la personne humaine sont au cœur du droit des conflits armés.

Cette évolution indiscutable ne peut cependant pas faire ignorer que les guerres ne font jamais zéro mort et qu’elles s’accompagnent encore souvent de drames et de tragédies.

Ce qui a changé à l’époque contemporaine c’est la simultanéité de deux facteurs :

  • L’émergence des droits de l’Homme comme un impératif.

  • Le pouvoir omniprésent de l’information.

Les militaires ne peuvent échapper ni au regard critiques de leurs concitoyens, ni à l’opinion publique internationale informée en temps réel, ou plus tard, un jour ou l’autre. Parfois c’est le pouvoir judiciaire ou pénal qui les rattrapera.

Maîtriser sa propre violence est devenu une nécessité pour les armées, autant à des fins éthiques, que tactiques. Les dérapages de comportements non seulement ne sont plus acceptés mais ils se retournent contre leurs auteurs.

Maîtriser sa force, résister au désir de vengeance, aux émotions et à la passion, c’est bien là, à ce point de rencontre, que se retrouvent éthique et culture militaire.

Toute culture est portée par un groupe social conscient de constituer une communauté qui affirme des valeurs spécifiques. L’histoire a montré, comme l’actualité, que le danger de déni d’humanité n’est jamais écarté. Que ce déni ou son contraire résulte d’un choix.

« Il y a depuis toujours, écrit Paul Ricoeur, un ordre institué du valable », c’est-à-dire de la valeur et de la préférence que l’on donne à une action plus qu’à une autre. Or la culture militaire c’est aussi une transmission des valeurs, c’est tout ce qui concerne - au-delà des batailles, et de l’action offensive et défensive - l’aspect humain du guerrier, l’homme dans la guerre avec ses atouts et ses faiblesses, l’homme avec les autres, ce qu’il peut faire et ne peut pas faire.

Le militaire appartient aux forces armées de son pays, celles-ci étant organisées par l’Etat auquel elles sont, elles-mêmes soumises. Or, dans les pays démocratiques, l’Etat appartient à la nation elle-même constituée de citoyens.

Pour lutter contre l’abandon de soi il faut être capable de trouver, presque « automatiquement », le juste équilibre entre :

  • la conviction intime ;

  • les règles et les lois ;

  • l’action.

L’urgence requiert l’éthique. « Si cette exigence n’est pas prise en compte dans ce moment là, elle ne le sera jamais », écrit le Gal Bachelet dans Pour une éthique du métier des armes. Vaincre la violence. Vuibert.

Dans l’ivresse du combat, des éléments d’organisation et des principes connus antérieurement peuvent faciliter la prise de décision. Il s’agira par exemple, de la planification, des ordres formalisés, un entraînement individuel et collectif, des principes déontologiques qui expriment des règles de comportement clairement énoncées, etc.

Mais cette décision ne sera vraiment prise en toute responsabilité que lorsqu’elle aura été, auparavant, nourrie par une conscience individuelle et collective, que le militaire aura acquise ou développée lors de sa formation. Les valeurs qui auront été alors transmises, auront participé à fortifier cette conscience….

Comment la culture militaire peut-elle donc aider à s’interroger sur la façon d’agir en faisant prendre conscience des valeurs individuelles ou collectives de la communauté ? Comment peut-elle aider à former l’homme sur le plan intellectuel, déontologique et psychologique ? Comment peut-elle aider à former le citoyen, le soldat, en l’incitant à traduire dans ses comportements l’excellence professionnelle ? Comment peut-elle éduquer à la décision, au jugement éthique, qui toujours s’accompagne du plein exercice de la liberté d’homme ?

Avec vous je vais chercher à comprendre pourquoi cette culture militaire joue un rôle qui dépasse largement l’aspect technique, l’usage des armes, pour rejoindre la préoccupation éthique.

Définition de quelques mots et expressions au cœur de l’exposé qui va suivre.

  • Ethique : Au sens d’« intention éthique ». Il s’agit de la capacité à reconnaître la supériorité de la règle et du pouvoir de l’assumer ou de la refuser, en toute liberté d’homme.

  • Valeur : Les anciens l’appelaient Vertu (courage, pitié, justice…). Capacité de juger, d’apprécier un comportement plutôt qu’un autre, d’agir selon son jugement en sachant que ce choix sera jugé par d’autres.

  • Morale : Ce que l’on sait qu’il ne faut pas faire, ce qui est interdit, un impératif ou une interdiction pouvant se formaliser en une loi.

  • Déontologie : Sur le plan professionnel, il s’agit d’un ensemble de règles et de devoirs qui régissent une profession.

  • Culture militaire : Je vous donnerai ma définition : Connaissances que le corps, le cœur et l’esprit ont amassées et assimilées pour qu’un soldat soit capable de :

    • connaître et reconnaître les identifiants de son groupe, de son unité, de son pays, de sa nation, de ses valeurs ;

    • situer son rôle et le tenir ;

    • situer ce rôle et sa place au sein de son pays, de sa nation, de sa culture ;

    • connaître les limites de ce rôle pour faire face à la violence ;

    • contrôler sur lui-même et sur les autres l’usage de la force qui est au cœur du métier militaire.

L’usage des armes, implique un apprentissage obligatoire, devant faire acquérir à chaque soldat :

  • Les techniques liées à l’usage des armes.

  • La capacité de résistance dans l’aguerrissement, l’entraînement.

  • La connaissance et l’adhésion aux valeurs du pays, concrétisé dans un référentiel de valeurs des armées.

  • Le jugement éthique au cœur de la culture militaire.

I. Textes de références et culture militaire, un pas vers le jugement éthique.

Il s’agit de parvenir à se situer, s’habituer à raisonner, à ordonner sa pensée à partir de textes constitutifs de nos valeurs européennes.

Au travers du raisonnement, le soldat peut plus facilement reconnaître les valeurs tout à la fois humanistes du droit, respecter les conventions internationales, les règles d’engagement en opération, le corpus de références de son armée.

Dans l’Armée de terre il existe un Règlement de discipline générale ayant, comme son nom l’indique, valeur réglementaire. S’y ajoutent, depuis 1999, d’autres textes comme « fondements et principes de l’exercice du métier des armes dans l’Armée de terre » destinés, en particulier, à tous ceux qui sont en position de responsabilité et de formation. Ces textes donnent du sens à l’action dans sa difficulté et sa complexité à l’époque contemporaine ; ils énoncent par ailleurs les références qui vont aider à forger les convictions. Le « Code du soldat », déclinaison du document cité précédemment, formule, en 11 articles, le Code de conduite, fondé sur les principes républicains (liberté, égalité, fraternité, eux-mêmes issus de notre culture) à tenir quel que soit son grade :

  • Art 1 : « Au service de la France, le soldat lui est entièrement dévoué, en tout temps et en tout lieu.

  • Art 2 : Il accomplit sa mission avec la volonté de gagner et de vaincre, et si nécessaire au péril de sa vie.

  • Art 3 : Maître de sa force, il respecte l’adversaire et veille à épargner les populations.

  • Art 4 : Il obéit aux ordres, dans le respect des lois, des coutumes de la guerre et des conventions internationales.

  • Art 5 : Il fait preuve d’initiative et s’adapte en toutes circonstances.

  • Art 6 : Soldat professionnel, il entretient ses capacités intellectuelles et physiques et développe sa compétence et sa force morale.

  • Art 7 : Membre d’une équipe solidaire et fraternelle, il agit avec honneur, franchise et loyauté.

  • Art 8 : Attentif aux autres et déterminé à surmonter les difficultés, il œuvre pour la cohésion et le dynamisme de son unité.

  • Art 9 : Il est ouvert sur le monde et la société, et en respecte les différences.

  • Art 10 : Il s’exprime avec réserve pour ne pas porter atteinte à la neutralité des armées en matière philosophique, politique et religieuse.

  • Art 11 : Fier de son engagement, il est, toujours et partout, un ambassadeur de son régiment, de l’Armée de terre et de la France. »

Dans les écoles pour officiers et sous-officiers, mais aussi dans les régiments auprès des jeunes engagés, ces documents sont expliqués, commentés et des examens sont organisés pour évaluer la compréhension qu’en ont les soldats. Leur existence, l’obligation de les utiliser dans la formation jouent un rôle d’impératif auprès des formateurs. Connaître le sens de l’action c’est savoir pourquoi on se trouve au milieu d’autres soldats et comprendre mieux ce qui est à faire.

Les « Us et coutumes de la guerre », les conventions internationales, le droit des conflits armés, gardent leur importance et restent « la » référence, « la » source, mais concrètement ces documents sont plus facilement exploitables et constituent de bons compléments pour connaître la ligne rouge à ne pas franchir. Simplifiés, ils permettent de comprendre ce que signifie la responsabilité de citoyen, de frère d’armes, d’homme. On peut imaginer que si ces textes avaient existé pendant la guerre d’Algérie, ils auraient aidé les uns et les autres à définir leur conduite.

Ces textes constituent la colonne vertébrale, l’assise de ce qui formera ou aiguisera le jugement éthique puis moral.

II. Responsabilité et Solidarité au cœur de la culture militaire.

La responsabilité pour le militaire peut être de gagner comme simplement de maîtriser sa violence en montrant l’exemple à ses soldats.

Cette responsabilité face à soi-même et face aux autres est d’autant plus grande qu’une faute individuelle peut entraîner une débandade collective. La responsabilité de soi face aux autres et celle vis-à-vis des autres est bien la première expression de l’éthique.

Le modèle à suivre joue un rôle déterminant dans l’apprentissage de la responsabilité.

Ex : articles 3 et 4 du Code du soldat :

« Maître de sa force, il respecte l’adversaire et veille à épargner les populations. Il obéit aux ordres, dans le respect des lois, des coutumes de la guerre et des conventions internationales. »

Le chef d’un groupe de soldats doit expliquer ces règles et montrer l’exemple pour que les soldats soient convaincus de leur nécessité.

Ces principes de conduite seront d’autant mieux compris que le chef contribuera à donner du sens à l’action en toutes circonstances, à construire un lien et une solidarité, à bâtir l’esprit de corps : l’obligation morale augmente avec la connaissance mutuelle.

Meneur d’hommes et responsable devant eux, le chef doit aussi savoir décider avec courage, si nécessaire.

Au centre des interactions qui lient l’individu à son environnement, il y a quelqu’un avec son corps, son psychisme, son intellect. Mais c’est par les sens que celui-ci va d’abord percevoir son environnement pour passer ensuite cette perception au crible de la raison.

Quand la peur tord le ventre, assèche la bouche, que le bruit et les odeurs décuplent le stress, comment va-t-on juger de l’éthique, être responsable ?

Il faut être unis, chef et soldats, pour faire, ensemble, un métier difficile, où chacun tient son rôle dans une confiance partagée. Une autorité pertinente, claire et bienveillante, le refus d’un pouvoir démesuré ou des dérives autoritaires, et en réponse, une discipline consentie.

III. Culture militaire et reconnaissance d’une conscience collective et de ses valeurs.

Plus que tout autre, le métier de militaire a besoin d’être reconnu comme légitime, une légitimité qui lui donne du sens. Ce sens sera mieux compris s’il s’inscrit dans une histoire, s’il est fondé en droit et en équité. Le meilleur apprentissage n’est-il donc pas de comparer, d’évaluer, de connaître, et de comprendre les paramètres qui ont fait naître à tel moment de l’histoire un événement dont on se souvient encore ?

Cette conscience collective d’une histoire au travers de la connaissance du métier, du milieu guerrier puis militaire, participe de la culture militaire et du jugement éthique qui la fonde à une époque donnée.

Connaître les moments forts et les faiblesses de l’histoire collective c’est aiguiser son jugement éthique.

IV. Jugement éthique au cœur de la culture militaire.

La définition de l’éthique induit autant la reconnaissance de ce que l’on ne doit pas faire que la liberté de faire ou de ne pas faire. Or l’action militaire est faite de décisions à prendre dans un contexte d’opérations qui « brouillent » la perception de la situation et donc la capacité de jugement. En effet, le soldat agit dans l’urgence mais il doit absolument se soucier du code éthique, du respect des règles morales, son action n’étant jamais sans conséquences.

Nous sommes tous imprégnés des valeurs de notre culture et donc tous amenés à faire un choix et à exercer notre jugement éthique qui n’implique pas la faiblesse.

Si le soldat est convaincu de la nécessité du respect de la dignité humaine, il devra parvenir à trouver le juste équilibre entre ce qu’il peut ou ne peut pas faire. Une réponse qu’il ne trouvera pas toujours dans un Code ou un guide des comportements « ad hoc » à la situation mais qui lui sera inspirée par les principes et exemples, que lui aura donné la culture militaire. Même si rien n’est simple car la frontière parfois difficile à trouver entre le Bien et le Mal. Le soldat devra parfois choisir entre plusieurs modalités ou degrés du Bien ou du Mal.

Pour atteindre le plus grand nombre, la culture militaire appelle aux images, aux sons pour s’incarner dans les hommes qui la feront vivre et qui se l’approprieront sous forme de traditions militaires et de comportements. Les valeurs immatérielles que le jugement éthique choisit sont représentées sous une forme matérielle et sensible qui fait la singularité de la formation militaire. Ces valeurs immatérielles se transmettent visuellement, oralement, elles se vivent, elles se répètent par les cérémonies.

Le chef militaire aura la responsabilité de relier ces impressions à des idées, à des valeurs, des comportements, et de fournir les clefs de compréhension.

Complémentaires de l’arsenal théorique, les traditions aideront à comprendre les textes de références, à préparer le soldat à « ressentir » le lien qui l’unit à la nation, à faire vivre des valeurs jusque là non identifiées qui lui fera dire : « Je sais que je peux faire cela, que j’en suis capable, que je peux compter sur mes camarades, que je leur suis utile et que mon chef me fait confiance ».

L’esprit, la raison, l’émotion, le drill et l’entraînement du corps sont, tour à tour, sollicités lors de la formation et par la suite, mis au service du jugement éthique lorsque le soldat, détenteur de la force au nom de tous, devra trouver ou retrouver l’intime conviction de ce qu’il ne peut pas faire face à son « souci d’autrui », et la traduire en actes, en toute liberté et responsabilité, autant individuelle que collective.

En conclusion, quelques mots personnels…

Il est possible que mes propos vous semblent appartenir à un monde idéal, d’autant que face à vous, je suis femme et civile. Mais c’est justement cette tension sans fin vers un idéal que j’ai trouvé dans le monde militaire, qui a éveillé mon intérêt et m’a convaincue de lui rester fidèle. Cette tension sans fin entre l’aspiration à un idéal-type que rouages et discours de l’institution militaire produisent et transmettent alors que l’exercice du métier est souvent éloigné de ce modèle à atteindre, est propre à l’institution militaire, et aux militaires. Chaque métier, chaque pratique, amène à voir le monde selon un angle de vue particulier. Mais dans ce cas précis, s’employer à faire coïncider l’intention et l’acte pour surmonter la difficulté, le stress, la complexité, n’est ce pas un défi à respecter ?

Dans toute action militaire il y a en filigrane la possibilité du combat et de l’usage des armes. Pour cette raison, les militaires doivent en amont du combat, avoir eu le temps de comprendre et de réfléchir afin de savoir quasi-spontanément - dans les moments les plus concrets des opérations - ce qu’il faut faire pour le succès des armes autant que pour le respect des autres. Dans ces conditions, la qualité du comportement est difficile à atteindre.

Culture générale, culture militaire, formation, exemple du chef, tout est à mettre en œuvre dans ce but. Le jugement éthique, un défi nécessaire, est une réalité à laquelle aucun militaire ne peut échapper.

Debats

1/ Pouvez-vous nous donner des exemples où le soldat à dû choisir entre l’éthique et l’ordre de son chef ?

Oui, celui de la Côte d’Ivoire cité hier. En France, le droit de tuer n’existe pas. Le soldat en question aurait donc dû désobéir à son chef (jugement éthique), il aurait pu immobiliser le bandit sans le tuer. Aujourd’hui ce soldat est en prison. En France comme en Allemagne : il existe une stricte interdiction d’obéir aux ordres illégaux de ses supérieurs.

2/ Les soldats chez vous prêtent-ils serment ?

Non, les histoires de serment sont trop lourdes en France… En revanche, le soldat allemand prête serment. Ce serment lie le soldat à la Nation (devoirs du citoyen envers la Nation) et la Nation au soldat (droits du soldat en tant que citoyen).

3/ Tout soldat en action est-il réellement conscient de l’existence des textes de référence constitutifs du Code du Soldat ?

Oui, le premier impératif pour un soldat est de connaître ces principes essentiels. Ces textes de référence sont plus simples que les grands textes juridiques, les conventions etc… ils sont le produit d’un effort de simplification des textes généraux, souvent compliqués et peu accessibles.

4/ En cas d’inexécution d’un ordre par un soldat, celui-ci peut-il être soumis à une punition ?

Si l’ordre donné est illégal, non, si l’ordre donné est légal, oui. Dans un cas il sera décoré, dans l’autre, puni.

Notes

  • Propos recueillis par Nathalie Delcamp.