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Florence Croidieu, Paris, 2002

Une étude du Département d’Evaluation des Opérations de la Banque mondiale

Présentation des avantages comparatifs de la Banque mondiale dans la reconstruction de la paix: une évaluation de sa présence dans neuf pays (Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Salvador, Erythrée, Haïti, Liban, Rwanda, Sri Lanka et Ouganda).

Keywords: | | | | | Bosnia | Cambodia | El Salvador | Haiti | Lebanon | Rwanda |

Ref.: The World Bank’s Experience with Post-Conflict Reconstruction, Kreimer A., Ericksson J., Muscat R., Arnold M., Scott M., Département d’évaluation des Opréations, Banque mondiale, 1998, 96 p.

Languages: English

Document type:  Document on Internet

En 1998, le Département d’Evaluation des Opérations de la Banque mondiale (OED) a mené une enquête sur le rôle de la Banque dans les pays en sortie de crise à partir de neuf études de cas (Bosnie-Herzégovine, Cambodge, Salvador, Erythrée, Haïti, Liban, Rwanda, Sri Lanka et Ouganda). Cette fiche présente les conclusions de l’OED et ses recommandations quant aux avantages comparatifs de la Banque mondiale dans la reconstruction post-conflit.

La notion d’avantages comparatifs repose sur le constat que l’effort de reconstruction post-conflit est multidimensionnel, c’est-à-dire qu’il comprend des activités très diverses. L’idée au fondement de cette notion est que, parmi l’ensemble des acteurs présents sur le terrain, tous n’ont pas les mêmes capacités ni les mêmes moyens, et donc que, chaque acteur devrait être responsable des activités pour lesquelles il est le meilleur.

I. Les avantages comparatifs de la Banque mondiale

C’est dans le domaine de la stabilisation macro-économique et dans celui de la réhabilitation des infrastructures physiques que l’aide de la Banque a abouti aux meilleurs résultats.

Ainsi, selon l’OED, l’une des priorités de la Banque dans les pays sortant d’un conflit devrait être de soutenir la stabilisation macro-économique de ces pays. L’OED précise que, dans le cadre d’interventions post-conflit, la Banque doit faire preuvre de flexibilité. En effet, la conditionnalité corrolaire de l’aide de la Banque mondiale, ne peut pas, dans ce contexte, être systématique. Elle doit faire l’objet d’une analyse particulière, au cas par cas. En effet, selon la capacité d’exécution du pays et le contexte politique, il peut ne pas être opportun d’imposer simultanément de multiples conditions.

La Banque devrait aussi être prête à contribuer à la reconstruction des infrastructures physiques. Cependant, l’OED précise que la Banque ne doit pas intervenir dans des projets se limitant à des travaux de déminage. En effet, bien que de solides raisons humanitaires et économiques justifient ces travaux, une des leçons de cette évaluation est que la Banque n’a pas d’avantage comparatif dans ce domaine. Selon les Directives opérationnelles publiées sur le sujet en 1997, la participation de la Banque devrait viser essentiellement non pas l’enlèvement des mines, mais une aide indirecte (coordination, information et sensibilisation, formation, renforcement des institutions…).

La restauration du capital humain et du potentiel associatif n’a pas été, jusqu’à présent, l’une des priorités des projets de la Banque mondiale dans les pays sortant d’un conflit. Il semble, de plus, que ses résultats soient limités dans ce domaine. L’OED conseille à la Banque d’établir des partenariats avec d’autres institutions internationales et bilatérales, et avec les ONG, pour travailler sur ces questions. En effet, l’importance que prennent les opérations de démobilisation dans les programmes de la Banque mondiale justifie de nouvelles recherches sur ce sujet.

II. Mettre en place un cadre institutionnel approprié

Selon l’OED, la Banque mondiale doit attacher une importance particulière à la composition et à la structure des équipes chargées de projets dans des pays sortant d’un conflit. Les représentants résidents doivent être dotés de pouvoirs suffisants pour pouvoir prendre, sur le terrain, les décisions de programmation et d’exécution qui s’imposent. Enfin, les missions résidentes doivent être dotées d’un personnel suffisant pour assurer le succès des interventions post-conflit.

La flexibilité et la rapidité sont d’une importance capitale aux stades de la programmation, de la conception et de l’exécution des opérations de reconstruction. Les procédures standard de la Banque, en particulier en matière de décaissements des prêts, ont souvent été un obstacle du fait de leur complexité et lenteur. La Banque mondiale devrait pallier à ce problème en adaptant le cadre institutionnel de ses activités aux pays en sortie de crise.

Enfin, la Banque mondiale ne devrait pas négliger les activités de suivi. Elle devrait périodiquement évaluer l’ensemble de son portefeuille pour chacun des pays sortant de conflits pour juger de sa pertinence, c’est-à-dire de sa contribution à une paix et à un développement durables.

Commentary

La reconstruction des pays sortant d’un conflit occupe une place centrale dans la mission de la Banque mondiale. Elle représente une part importante de son portefeuille et affecte ses activités essentielles. Pourtant, à l’heure actuelle, la Banque mondiale n’a pas de politique opérationnelle appropriée à la reconstruction post-conflit. Il ressort de cette contradiction une certaine incompréhension des acteurs internationaux et de la société civile quant au rôle de la Banque mondiale dans les pays en sortie de crise.

Notes