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, Paris, May 2007

Le barrage ougandais de Bujagali répond-il aux normes de la Commission mondiale des barrages (CMB) ?

D’après la CMB, le barrage ougandais de Bujagali, sur le Nil, ne répond aux normes internationales en la matière.

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Ref.: 1- Water 21 Global News Digest, 06 mars 2007, 2- Dépêche du 18 avril 2007 de l’agence chinoise Xinhua reproduite par Jeuneafrique .com .

L’ONG américaine International River Network (INR ou Réseau International des cours d’eau) dans un rapport publié en mars 2007 affirme que le barrage ougandais de Bujagali ne répond pas aux spécifications internationales de la Commission Mondiale des Barrages (CMB) ni aux priorités définies dans le document de cette Commission, document rendu public en 2000 et qui est considéré comme la référence internationale en matière de barrage. Le barrage projeté sera situé sur le Nil Blanc, à sa sortie du lac Victoria, près de Jinja en Ouganda. Le respect des normes de la CMB est nécessaire pour obtenir des crédits carbone de la part des Pays Bas et de la Banque Européenne d’Investissement (EIB). Le rapport de de l’INR met en relief des interrogations relativement aux rejets d’eau non soutenables par les autres barrages et qui seraient responsables de la chute des niveaux de l’eau dans le lac Victoria. Pour certains, le barrage va détruire les magnifiques chutes d’eau de Bujagali, un des plus beaux spectacles offerts par la nature africaine.

Mais la Banque Mondiale, l’Initiative du Bassin du Nil (NBI) et la Banque Africaine de Développement (BAD à Tunis) ont décidé de soutenir et de financer le projet. Ces organisations jugent que la construction d’une centrale hydroélectrique en Ouganda est la meilleure option pour répondre à la crise de l’énergie en pleine escalade dans ce pays.

Le rapport de la BM et de la NBI « Evaluation stratégique, sociale et environnementale des options de développement énergétique dans la région Nil- Lacs Equatoriaux », publié le 17avril 2007, juge que le projet de Bujagali compte parmi les options les plus planifiées en Ouganda et dans la région.

Selon ce rapport, « le barrage hydroélectrique de Bujagali doit être construit aussi vite que possible pour répondre aux sévères pénuries d’énergie. Cette option pourrait être mise en œuvre sur le court et moyen terme, et elle a également un coût faible et un impact environnemental et social acceptable ».

Il n’en demeure pas moins que le projet affecterait le paysage, d’une exceptionnelle beauté et aurait ainsi un impact négatif sur le tourisme.

Des parlementaires avaient aussi critiqué le financement du projet en 1999.

Evalué à 750 millions de dollars, le barrage devrait générer 250 MW, l’une des mesures à moyen terme pour répondre à un déficit énergétique de 150 MW.

La Banque Mondiale est l’un des principaux bailleurs de fonds du projet. De son côté, la BAD a décidé d’accorder un crédit de 110 millions de dollars.

Commentary

L’intérêt de ce barrage est qu’il soit soutenu par la NBI qui regroupe tous les pays du bassin nilotique. C’est une grande victoire pour la paix, la concorde et l’entente entre les peuples des dix pays vivant sur les bords du Nil dont les cultures, les langues et les croyances sont diverses. Ce barrage ne lèse donc personne et ne donne pas lieu à conflit entre pays.

Sur le plan environnemental, l’électricité amènera probablement à une moindre consommation de bois, de charbon de bois et de résidus agricoles d’où une meilleure protection et une meilleure conservation des forêts. Elle permettra à l’industrie de se développer et aux Ougandais d’accéder à la réfrigération (meilleure conservation des aliments et donc protection de la santé) voire à la climatisation. Le barrage permettra, en outre, l’exportation de l’énergie vers le Kénya et la Tanzanie.

On ne peut qu’être dubitatif face aux critiques de certains Occidentaux qui déplorent la destruction des chutes de Bujagali…car on ne pourra plus faire de rafting ! Le gouvernement ougandais réplique en affirmant que le barrage en lui-même sera une attraction touristique.