Bangalore, November 2006
La pression pacifique non-violente et la résistance peuvent aller de pair avec la négociation et le dialogue
L’Inde a été décrite par l’écrivain et prix Nobel V.S. Naipaul comme la terre aux millions de mutineries. Dans un pauvre pays, d’une population de plus d’un milliard d’habitants, il est naturel de s’attendre à de nombreux conflits, certains petits, d’autres plus sérieux.
Près de 300 millions d’Indiens gagnent moins d’un euro par jour. Ils vivent au jour le jour. Dans le même temps, le secteur des nouvelles technologies (comme les technologies de l’information) est en pleine explosion, des centaines de milliers d’hommes et de femmes de classe moyenne trouvent des emplois bien rémunérés. Le développement creuse le fossé entre les riches et les pauvres.
Les conflits vont du conflit inter-religieux, où des milliers de personnes peuvent être tuées, aux mouvements d’agriculteurs qui protestent contre des conditions dans lesquelles tous les jours des agriculteurs se suicident, au déplacement de communautés tribales lorsqu’un barrage ou une importante usine se construit sur leur terre. Sur le plan environnemental, la dramatique diminution de la nappe phréatique est à l’origine d’énormes difficultés pour les pauvres, et les conflits liés à l’eau ont augmenté dans tout le pays.
Dans le même temps, l’Inde a une longue histoire de transformation sociale non-violente, de Buddha au Mahatma Gandhi. Gandhi pensait qu’il y avait assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité d’un seul homme. Le défi pour l’Inde, ainsi que pour le monde est de développer des modèles de développement durable qui ne créent pas d’injustice sociale, ni de dégradation environnementale. La Paix devrait être le nom du développement durable.
Irenes et Pipal Tree proposent une approche des groupes de pression et lobbies non-violents (et confrontations pacifique lorsque nécessaire) qui laisse toujours les portes ouvertes au dialogue et à la négociation. Une telle approche, qui considère que chacun est partie prenante du bien être de la société, peut faire face aux problèmes des pauvres, avec plus de succès que celui qui se polarise sur des lignes rigides, où la réaction peut être forte et les pauvres en souffrir à plus long terme. La pression pacifique non-violente et la résistance peuvent aller de pair avec la négociation et le dialogue.
Irenees et Pipal Tree espèrent amener la société civile, les dirigeants politiques et religieux, les bureaucrates, les hommes d’affaire et les médias vers le programme de médiation et de plaidoyer que nous avons décrits ci-dessus.
Notes
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Propos traduits de l’anglais par ARIE Sophie.