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En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Paris, Mars 2009

Conférence de Stéphane HESSEL

La volonté d’acteurs de construire un monde meilleur après la seconde guerre mondiale: création de l’ONU.

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Lors de sa conférence, Stéphane Hessel a indiqué que la Déclaration universelle était une première étape dans l’élaboration d’une charte et des protocoles avec différentes parties et réglementations. Après la 2nde Guerre Mondiale, plusieurs conflits éclatent dans de plus en plus de régions, des conflits plus difficiles à résoudre et relatif à l’occupation d’un territoire, d’un peuple (Cisjordanie, Grands Lacs).

Les leçons tirées du XXème siècle laissent à constater que l’on ne peut plus séparer résolution militaire d’un conflit de la question de l’inégalité, d’injustice et de disfonctionnements sociaux, situation dans laquelle l’Etat jouent un rôle central à côté d’autres acteurs aussi importants : grandes organisations internationales économiques et financières qui ont un rôle important voir dangereux, développement de la société civile spécialisée dans la défense des Droits de l’Homme et du développement. L’orateur s’est dit, dans une certaine mesure, marqué par les 60 ans écoulés qui ont fait progresser quelques problèmes qui sont la base d’une paix durable éventuelle :

  • 1. Progression lente, et quelques fois avec des obstacles, de la démocratie, mais aussi création de l’ONU autour de l’idée que les Etats démocratiques construirait leur vie civile sur les Droits et Libertés fondamentales. Par ailleurs s’en est suivi le processus de la décolonisation qui est lui aussi contenu dans la Déclaration. Il est difficile de faire fonctionner toutes ces initiatives sans l’intervention de l’ensemble de la communauté internationale, a-t-il précisé en soulevant qu’ au début de ces initiatives seule une aide par des partenaires compréhensif était apportée à la construction de l’édifice. Ce qui a progressivement abouti à un travail d’ensemble par une bonne gouvernance dans les Nations Unies, même si une lenteur, voir des échecs continuent d’être observés.

  • 2. En ce qui concerne les obstacles liés à la construction d’une paix durable dans le monde, l’orateur a indiqué q’un « chemin tranquille » est tracé mais ce dernier se heurta à la responsabilité des plus puissants qui sont souvent des Etats puissants politiquement mais aussi économiquement et financièrement et qui ont retardé la maturation de certains peuples.

  • 3. L’ONU est le succès institutionnel le plus éclatant du XXIème siècle, a-t-il martelé, car c’est une institution mondiale, soucieuse de la paix et de la guerre avec pour organe central le Conseil de Sécurité, ce dernier ayant pour objectif de promouvoir la paix et la sécurité internationales. Elle s’est dotée d’un contenu autour des instances sur l’économie, les finances et des organes plus spécifiques comme le HCR, le PAM, UNICEF, l’UNESCO… Soit l’architecture la plus développée qu’on ai jamais créée, et pas complètement inefficace, s’est-il justifié.

  • 4. L’orateur a précisé que, le travail qui reste à faire est celui d’une réforme de l’architecture de l’ONU, du Conseil de Sécurité qui n’a plus une véritable légitimité et besoin d’imposer plus pacifiquement la volonté internationale à tous les Etats membres. Soutenir la contribution de la société civile par la recherche, décortiquer les difficultés liées à la paix avec des responsabilités attribuées aux Etats membres et organisations de défense des Droits de l’Homme et de développement économique et social, les ONG répandues partout peuvent contribuer au niveau local pour que des situations inacceptables soient améliorées et les causes fondamentales des différents conflits puissent être résolues par des accords.

  • 5. Revenant sur la notion de Paix, l’orateur a indiqué que Irenees est un beau mot mais difficile à définir surtout pour des sociétés interdépendantes et où la paix doit être construite avec la contribution de plusieurs acteurs. Dans ce cas, a-t-il suggéré, il faut remplacer « paix » par « concorde » entre les grandes civilisations, religions, ethnies, il faut tirer sa force par la multiplication des contacts.

  • 6. L’objectif de la jeunesse du XXIème siècle, a-t-il conclu, est de parvenir à voir que le défi le plus lourd actuel, et qu’on ne connaissait pas en 1948, est celui de la terre elle-même : environnement, écologies matérielles et mentales, spirituelles, économique…D’où l’urgence de prendre en compte les nouvelles menaces à la paix. Ceci est essentiel pour la paix car au nom de la terre plusieurs atrocités peuvent faire surface : difficulté de la partager et de la préserver, sa viabilité est un risque de conflit qu’il faut prévoir et prévenir et faire disparaître par la concorde pour ceux qui en sont intéressés.

Depuis les camps de concentration de la seconde guerre mondiale, il y en a eu beaucoup (Vietnam, Afghanistan, Middle East, camps de réfugiés,…) est ce que c’est une bonne façon de gérer toutes ces questions. Les populations étant nées dans les camps n’appartiennent jamais aux activités normales. Il ne devrait plus y avoir de camps aujourd’hui, mais les réfugiés devraient être acceptés dans la société civile de pays plus sûrs. Les camps déconstruisent les identités.

La conclusion de ces dernières 60 années : équilibre entre satisfaction et indignation. Satisfaction car il n’y a pas eu de 3ème Guerre Mondiale. La construction de l’Union Européenne. L’ONU est toujours là (192 pays membres). Indignation : l’architecture de l’ONU n’a pas fait disparaître les plus graves injustices, malgré des efforts de développement par le PNUD et la Banque Mondiale, mais leur travail n’a pas atteint les profondeurs de la pauvreté et des inégalités.

Notes

  • Propos recueillis et retranscrits par Sixtine Jauréguiberry et Charlotte Bourrat.