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En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Paris, septembre 2008

Enquête de terrain auprès de la population kosovare : déroulement du projet et résultats

Participation d’Equipes de Paix dans les Balkans à une enquête concernant le regard porté par la population locale sur l’action menée par les acteurs internationaux au Kosovo.

Mots clefs : Intervention civile de paix | Travailler la compréhension des conflits | Espaces de partage et de transfert d’expériences pour la paix | Conflit yougoslave | Guerre du Kosovo | Equipes de Paix dans les Balkans | Kosovo | Les Balkans

Nous avons recruté une dizaine de jeunes kosovars serbes et albanais âgés de 16 à 26 ans et issus de deux régions du Kosovo: Mitrovica et Gjilan, là où étaient basées respectivement l’ONG EpB et l’Agence pour la Démocratie Locale. Nous avons choisi de mener l’enquête de terrain dans ces deux territoires qui présentaient une situation complètement différente du point de vue de l’intégration des communautés. A Gjilan, les différentes communautés semblaient se côtoyer dans un relatif vivre ensemble, alors qu’à Mitrovica la ville était divisée en deux parties où les communautés serbes et albanaises vivaient chacune de leur côté.

Les jeunes serbes et albanais de Gjilan et Mitrovica ont été réunis lors d’un week-end à Gjilan où nous avons organisé une formation à la conduite de l’enquête de terrain. Nous avons élaboré un questionnaire de 27 questions que nous avons finalisées avec les jeunes enquêteurs. Ceci a donné lieu à des discussions sur les termes à utiliser, la pertinence des questions, mais aussi sur la manière d’aller à la rencontre des personnes dans la rue et de leur présenter la démarche. Un certain nombre de jeunes recrutés à Mitrovica avaient une expérience de journaliste au sein d’un journal multiethnique. Ils ont donc pu faire part de leurs acquis aux autres participants au projet.

Les questions ont été testées sur un petit échantillon de population. Il a été décidé que chacun n’interrogerait que des membres de sa propre communauté.

1 200 personnes ont été interrogées lors de 2 week-end, l’un à Gjilan, l’autre à Mitrovica. Nous avons mis en place un concept d’enquêtes croisées: les jeunes de Gjilan ont interrogé des habitants de Mitrovica et inversement. Les enquêtes étaient menées par binôme. A chaque fois, un jeune de la ville servait de guide à son binôme issu de l’autre ville. Les jeunes ont pu se rendre compte de l’atmosphère qui régnait dans l’autre ville, en particulier concernant le regard que portent les communautés les unes sur les autres.

Les jeunes enquêteurs se retrouvaient pour les repas et ont pu partager leurs impressions. De manière générale, ils nous ont dit avoir été heureusement étonnés de l’intérêt que les personnes interrogées ont porté à leur démarche. En effet, ils se dits heureux de pouvoir exprimer leurs opinions sur la question de la coopération entre communautés au Kosovo.

Les enquêteurs ont été rémunérés lors de ces week-ends d’enquête de terrain. Ils ont aussi participé au traitement informatique des résultats.

Le projet a fait l’objet d’une présentation auprès des municipalités de Gjilan et de Mitrovica, à laquelle avaient été invités des représentants des élus et des acteurs associatifs de la ville.

Les résultats n’ont pas pu être diffusés car nous n’avions pas les moyens de les traiter selon les procédures scientifiques. Leur diffusion était d’autant plus sensible que nous étions en 2003, donc au moment où le statut du Kosovo n’était pas encore décidé. Toutefois, ils ont quand même l’intérêt d’avoir été recueillis sur le terrain auprès d’un nombre non négligeable de kosovars. Nous pouvons les fournir sur demande.

Commentaire

Même si, pour l’heure, les résultats de l’enquête n’ont pas été utilisés, la démarche a permis à la population de s’exprimer sur la coopération entre les communautés au Kosovo et en général sur le rôle des ONG locales et internationales.