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En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Paris, 2003

Mondialisation et globalisation

La mondialisation est aujourd’hui un phénomène incontournable des relations internationales ; elle représente le contexte global au sein duquel se comprennent les différentes tendances et lignes de force de la planète.

Sur le plan de la typologie, on peut distinguer quatre caractéristiques de cette évolution multidimensionnelle :

  • Sa dimension économique : le libre échange tend à s’imposer comme système dominant, les frontières économiques s’estompent ;

  • Sa dimension culturelle : on assiste à la rencontre des valeurs, des modèles de pensée et de comportement ;

  • Sa dimension politique : la mondialisation se caractérise par une reconfiguration du rôle de l’Etat, qui doit composer avec de nouveaux acteurs et faire face à de nouveaux enjeux ;

  • Sa dimension militaire : la tendance dominante est celle d’une régionalisation de la sécurité (OTAN, OUA), avec des réussites plus ou moins avérés, et l’existence de menaces transnationales (criminalité, terrorisme).

Mondialisation ou globalisation ? La distinction a-t-elle un sens, puisque l’une est la traduction française de l’autre, expression utilisée par les anglo-saxons ?

Les interprétations varient, mais l’on peut en réalité donner un contenu différent à chacun de ces deux termes :

  • La mondialisation renvoie à l’idée d’une unification du temps et de l’espace. Elle est en quelque sorte l’ère géopolitique des années 1990, se caractérisant par le progrès scientifique et technologique ainsi que par la libre circulation des hommes, des marchandises, des idées, des capitaux. Elle participe en quelque sorte de ce que certains ont appelé « l’accélération de l’histoire » pour qualifier l’évolution rapide de la société internationale ;

  • La globalisation quant à elle suggère l’universalisation des enjeux, l’avènement d’un monde d’interdépendances économiques, politiques et sociales, et le recours nécessaire au multilatéralisme pour faire face à ces questions. Elle pose finalement la question de la mise en œuvre du principe de responsabilité de la communauté internationale.

Les deux termes sont la plupart du temps utilisés de manière indifférenciée sans que cela prête à conséquences. Il faut simplement retenir que la mondialisation et la globalisation rendent compte de la transformation, à l’œuvre actuellement, du système international, qui se partage entre souveraineté et interdépendance, expression du droit et de la puissance. La mondialisation véhicule un universel : la démocratie, les droits de l’homme, l’économie de marché… mais ne supprime pas les inégalités ni ne pacifie la scène mondiale. Elle tendrait même à complexifier l’expression de la violence et le schéma conflictuel, en multipliant les forces contradictoires. Les questions de la liberté et de la sécurité des personnes se posent en tout cas avec acuité, et concernent aussi bien les responsables politiques, économiques et militaires que ceux de la société civile, c’est à dire tous ces acteurs qui oeuvrent à la résolution des conflits et à la construction de la paix.