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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Paris, juin 2009

Des pistes et des actions pour mettre l’économie au profit de la paix

La guerre et l’économie entretiennent depuis toujours une relation extrêmement complexe dans la mesure où elles sont tantôt « fin » tantôt « moyen » l’une de l’autre. D’un coté la guerre à été utilisée à des fins économiques, d’un autre coté on à utilisé l’économie à des fins guerrières… Par ailleurs, l’économie et la guerre sont aussi toutes deux les moyens et des instruments au service du Politique…

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Au regard des incidences existant entre les concepts de guerre, de paix, et d’économie, il est légitime de s’interroger sur la nature des liens qui les unis. Dès lors, une multitude de questions s’imposent à nous : Quels rapports entretiennent l’économie et la paix ? La paix est-elle toujours un bienfait pour l’économie ? « paix » et « économie » peuvent-elles « aller de paire » ? La paix est-elle un fardeau pour l’économie ou lui permet-elle au contraire de s’épanouir ?

Si l’économie de guerre et les outils économiques au service de la guerre ont fait l’objet de nombreuses recherches, le binôme « paix et économie » n’a pas toujours été clairement défini. De nombreuses approches sont nécessaires pour déterminer les liens qui unissent ces deux concepts aux différentes échelles. Nous allons tenter de voir de quelle manière mettre l’économie au profit de la paix à l’échelle du monde, et à l’échelle d’une société.

On s’efforcera tout d’abord de faire un « état des lieux » sur la question en brossant à grands traits un tableau des différentes approches théoriques jusqu’alors recensées. Puis, on poussera plus loin encore la réflexion en s’interrogeant sur la possibilité de penser ensemble l’économie et la paix afin du lutter contre les conflits, quelle que soit leur nature. A travers l’étude de quatre ouvrages, nous allons tenter de présenter des pistes d’action pour mettre l’économie au profit de la paix.

À propos de la violence et de la guerre, on évoque souvent la thèse libérale. Selon celle-ci, le développement de l’économie de marché doit progressivement réduire la fréquence et l’intensité des conflits, à la fois localement comme à l’échelle mondiale. Cette idée est développée chez de nombreux auteurs depuis le 16ème siècle. Ces derniers soutiennent que le commerce est utile parce qu’il met à notre disposition des biens dont nous ne disposerions pas sans lui. Il permet par ailleurs de communiquer et d’entretenir des relations avec les étrangers.

Quatre siècles plus tard, John Rawls explique qu’une « société commerciale » tend naturellement à la paix, parce qu’elle favorise le développement de vertus pacifiques chez ses membres, mais aussi et surtout parce qu’elle est plus apte à les « satisfaire ». Selon lui, les « peuples satisfaits » ne se font pas la guerre.

Au fil des siècles, plusieurs économistes ont insisté sur le rôle pacificateur du marché. Plusieurs arguments défendent la thèse de la pacification par le marché.

  • En premier lieu, l’habitude de commercer et la pratique du marché provoquent des transformations psychologiques et sociales qui entraînent une pacification des mœurs. Les échanges sont un facteur de paix social.

  • En second lieu, le développement de l’économie de marché provoque la généralisation du mode de raisonnement économique ; or la rationalité économique répugne à l’usage de la force. La force est en effet considérée comme un facteur imprévisible qui peut nuire aux mécanismes économiques.

  • Enfin, on remarque que même si les acteurs ne changent pas fondamentalement (on dit l’homme prédateur dans sa nature, de Hobbes à Machiavel), l’économie de marché en accroissant l’interdépendance entre les hommes et entre les États diminue l’intérêt qu’ils ont de recourir à la violence.

En somme, le développement d’un secteur du réel (ici le secteur productif et marchand) entraîne une modification de la structure des intérêts. Cela décourage l’usage de la force et conduit à un état de paix.

Dans un ouvrage intitulé « Humaniser l’économie », paru en 2008, Jean Paul Marchal retrace l’évolution ces différentes théories élaborées par les économistes pour définir le lien qui relie l’économie à la paix. Ainsi, l’économie n’a pas toujours tenté d’appliquer aux affaires des hommes une logique désincarnée. La présentation des grandes étapes de l’analyse économique libérale rappelle que certaines écoles (notamment issues des courants physiocratique et classique) cherchaient à inscrire la spécificité du fait économique dans l’ordre cosmique en conciliant intérêts particuliers et intérêt généraux.

Après une grande popularité dans la seconde moitié du 19ème siècle, l’idée d’une pacification par le marché a été quelque peu abandonnée avec la première guerre mondiale. Depuis la seconde guerre mondiale, les thèses libérales ont été reprises dans le cadre de l’étude des relations internationales. Contre les néo-mercantilistes, les libéraux ont réaffirmé qu’il existe bien un rapport inversement proportionnel entre le développement du commerce et le risque de déclenchement des guerres. Or le fondement théorique fondateur de l’économie néoclassique a consisté à distinguer les domaines politiques et économiques. L’économiste se propose d’étudier « l’homo œconomicus » et, exclut les autres dimensions de l’existence humaine, en se concentrant sur les « actions logiques ». Ainsi, en elle-même, l’économie pure n’a rien à dire sur le rapport entre économie et violence. Elle rejette simplement la question hors de son domaine d’étude.

L’intention de ce discours est de dévaloriser le politique, domaine des actions non logiques dont les conflits et la violence sont la manifestation. La guerre est un jeu à somme nulle, dans lequel les vainqueurs gagnent aux dépens des vaincus. Au contraire, le marché, où chacun s’engage dans des transactions volontaires, est un jeu à somme positive. Une fois l’équilibre atteint, le bien-être global est accru et chacun se trouve dans une position optimale. Ainsi, du point de vue de l’économie politique internationale, l’économie néoclassique affirme que le marché, lorsqu’il est parfaitement concurrentiel, est une force de paix parce qu’il rend l’échange plus désirable que le conflit. Tout cela est bien connu. La stratégie est alors la suivante : il faut rendre le marché aussi concurrentiel que possible pour que les prévisions de la théorie puissent se réaliser. Pour la « nouvelle économie politique », qui se fonde sur ces présupposés, ce sont les comportements anticoncurrentiels, des acteurs politiques en particulier, qui sont générateurs de violence.

La conclusion est que le libéralisme est plus conforme aux valeurs de paix, parce que c’est un mode d’organisation qui garantit que les rapports sociaux soient mutuellement bénéfiques. Les dysfonctionnements du marché et donc la violence sont les conséquences inévitables des distorsions introduites par les intérêts économiques particuliers, les lobbies divers et l’État, qui fonctionne selon une logique de maximisation de son pouvoir.

Le problème est qu’une fois l’équilibre atteint dans un marché parfaitement concurrentiel, plus personne ne peut tenter d’accroître sa dotation sans que celle d’un autre ne s’en trouve diminuée. Ainsi, le marché devient un jeu à somme nulle. Mais rien ne garantit que l’idéal du marché corresponde au niveau de revenu souhaité par les participants. On s’attend alors à ce que, guidé par leurs propres intérêts, ils aient recours à des moyens extérieurs au marché et notamment à la force. Cela leur permettrait accroître encore leur dotation. Lorsque la concurrence n’est pas parfaite, ceux qui se trouvent toujours, du fait de ces distorsions, parmi les perdants, peuvent être tentés de recourir à la violence pour pallier les inconvénients du marché. Cela explique que l’économie néoclassique ait donné naissance à une seconde tendance qui intègre cette fois la violence dans le calcul économique. Plutôt que de considérer que l’économique exclut par définition la violence, elle établit qu’il existe deux types de stratégie :

  • On peut soit améliorer ses propres performances. Ou bien on tente de limiter celles de ses concurrents ou adversaires.

  • La seconde stratégie est celle du conflit, et qui est généralement violente. Un individu rationnel ayant à prendre une décision choisira la voie du conflit dès lors que cela représente le moyen le plus efficace dans un monde où les ressources sont limitées. Selon cette perspective, qui correspond au choix rationnel, la violence peut être elle-même rationnelle. Cette idée constitue une modification radicale du paradigme libéral. Le conflit est en effet décrit comme une sorte d’« industrie » au sein de laquelle les agents économiques entrent en concurrence.

Cette approche a été aussi appliquée au rapport entre conflit et commerce international. La paix a une utilité, qui dépend du niveau du commerce, mais aussi de sa nature (question des termes de l’échange). Même si la théorie du choix rationnel a pu être utilisée pour confirmer la doctrine de l’État minimum, elle semble plutôt accréditer la nécessité de mettre en place des politiques actives qui tendent à maximiser le coût du recours à la violence. Cela est à la fois valable pour les rapports sociaux ou les relations interétatiques. Par conséquent, si l’on définit l’action économique à partir de sa forme, à savoir la rationalité qui maximise l’utilité, cela nous conduit à la conclusion que l’action stratégique est complémentaire (et non exclusive) de l’action économique. Dans certaines configurations de « marché », le concurrent se transforme en ennemi. Si on laisse de côté le libéralisme idéologique, le libéralisme néoclassique standard aboutit à inclure la violence dans la rationalité économique. La violence n’est pas une antithèse de l’économie, elle en est plutôt la continuation par d’autres moyens.

Selon Philippe Ledouble, économiste, auteur d’un ouvrage intitulé « Des Cadres Dans La Mondialisation - De la guerre économique à une économie de paix », il est indispensable de concevoir une économie nouvelle et de la développer en privilégiant le paradigme de la coopération. Cette économie doit s’appuyer en priorité sur le respect des valeurs fondamentales, à savoir la dignité et la primauté de la personne. L’objectif à atteindre pour lutter contre l’apparition de la violence est donc selon l’auteur l’humanisation de l’économie. Or cette humanisation n’est possible qu’à condition d’adopter une nouvelle représentation du monde, qui permette d’agir contre les phénomènes d’injustice et de violence. D’un point de vue politique, de grandes avancées ont eu lieu depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Ainsi en 1945, la création de l’Organisation des Nations Unies (ONU) semblait concrétiser le rêve d’une démocratie mondiale où les peuples s’unissent pour préserver la paix. L’organisation a participé à cet effort de paix en adoptant de nombreux textes en vue du respect des droits de l’homme, en luttant contre la pauvreté, ou en assurant de nombreuses opérations de réconciliation et de maintien de la paix. Mais son rôle reste en deçà des espoirs qu’elle a suscités.

Les accords de Bretton Woods ont dessiné les grandes lignes du système financier international après la Seconde Guerre mondiale. Leur objectif principal a été de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre, au profit des vainqueurs. Créée par les pays qui venaient de gagner la guerre, la banque mondiale, le fonds monétaire international et plus tard l’organisation mondiale du commerce restent aujourd’hui sous leur contrôle, ce qui freine leur action et mène à de graves dérives. Sans force propre, l’ONU elle-même reste dépendante des Etats qui privilégient leurs intérêts. Néanmoins, elle reste l’institution la plus légitime au niveau international et la plus grande instance de coopération entre les Etats. Même si l’institution mérite d’être réformée, ses actions pour la paix et les droits doivent être renforcées. Si les Etats n’y sont pas enclins, la société civile peut les y contraindre davantage que les institutions internationales.

Une autre lecture de la thèse libérale de l’économie de marché pacifique pourrait laisser penser que les libéraux ont dissociés totalement le marché de la violence. On ne trouve pas cette idée chez les auteurs qui ont véritablement analysé la question. Ceux-ci ont aperçu au contraire ce que l’on peut appeler « l’équivalence fonctionnelle » entre marché et violence. C’est précisément parce que tous deux ont la même fonction que l’on peut envisager la substitution de l’un par l’autre. Il n’y a entre eux aucune incompatibilité. Dans certaines circonstances (évolution historique, transformation des mentalités ou résultat de politiques actives), la structure des coûts et des gains décourage l’usage de la force. Mais ces circonstances restent contingentes.

Après un tel constat, on ne peut que s’interroger sur les solutions qui s’offrent à nous pour agir en faveur de la paix au moyen d’outils économiques. Différentes initiatives ont été menées ces dernières années. L’exemple le plus probant est celui de l’économie solidaire. Ce terme regroupe un certain nombre de mouvements et concepts différents. Bien que le terme fasse aujourd’hui débat, il recouvre, en plus des théories, des réalités de terrain. L’économie solidaire est généralement considérée comme appartenant au secteur de l’économie sociale et solidaire. Toutefois la première se réfère plutôt à des organisations identifiées par leur statut et occupant une place importante dans la vie économique (banques, mutuelles, etc…) et la seconde à des activités visant à expérimenter de nouveaux « modèles » de fonctionnement de l’économie, tel le commerce équitable ou l’insertion par l’activité économique. L’origine de la mouvance solidaire remonte au XIXe siècle (mouvement coopératif). L’économie solidaire telle qu’elle est vue de nos jours possède plusieurs formes, certaines concrètes, du commerce équitable aux réseaux locaux d’échange. Depuis une vingtaine d’années, on constate que l’économie solidaire a été adoptée par l’ensemble de la planète. Cette pratique qui vise à démocratiser l’économie semble offrir des solutions efficaces pour accorder une place plus importante aux personnes vulnérables.

Dans son ouvrage intitulé « Femmes et économie solidaire », publié en 2003, Isabelle Guérin, retrace l’apparition ainsi que l’évolution de cet outil au service de la paix. Elle choisit de s’intéresser à un exemple significatif : la condition des femmes. Ces dernières sont en effet les premières victimes de la violence, qu’il s’agisse de violence physique, économique ou morale. En raison de l’organisation de la structure sociale sur l’ensemble du globe, les femmes sont souvent dépendantes d’un point de vue financier. C’est cette dépendance qui les expose aux différentes formes de violence. Grâce à l’élaboration de circuits économiques équitables, elles peuvent acquérir une certaine autonomie financière. Bien que ces actions restent limitées, il semble important de s’interroger les potentialités qu’elles offrent. Ainsi, selon l’auteur, trois éléments sont nécessaires pour tenter de réduire les inégalités entre les sexes et revaloriser la place faite aux femmes :

  • L’existence de services de proximité en matière d’accès aux droits économiques, sociaux et politiques de base.

  • Il faut exclure du domaine privé les compétences habituellement réservées aux femmes.

  • Enfin, il convient d’établir des liens entre ces actions collectives et l’espace public et même politique.

La pertinence de l’économie solidaire réside dans la capacité à articuler justice de proximité et justice globale. Malgré cela, on constate que les actions menées par l’économie solidaire ont une portée qui reste limitée. L’enjeu de la question est la suivante : ces pratiques innovantes peuvent-elles entraîner des changements susceptibles de déboucher sur une nouvelle approche du développement économique et du progrès social ?

On se demande dès lors : quelle place accorderons-nous à l’économie solidaire au sein de l’économie de marché ? Quels en seront les impacts sur la société si nous acceptons une économie plurielle ?

Pour Jean-Louis Laville, Laurent Gardin, Benoît Lévesque et Marthe Nyssens, co-auteurs de l’ouvrage « L’économie solidaire - Une perspective internationale » édité en 2007, l’économie solidaire a un rôle déterminant dans la démocratisation de l’économie actuelle. Elle doit permettre de repenser l’articulation entre, d’une part les différentes formes de travail, et d’autre part une multitude d’acteurs. L’économie sociale apparaît ainsi davantage qu’une simple articulation économique. Pour pouvoir être effective, elle doit s’inscrire dans un véritable projet politique au service des populations.

Cette réflexion sur les incidences de l’économie sur le politique et le social nous conduit à reconsidérer la nature du lien social et les finalités de l’échange. Depuis le milieu des années quatre-vingt sont apparues et se sont développées des associations grâce auxquelles, localement et hors des circuits habituels des transactions privées marchandes, leurs membres échangent services et biens par le biais d’une unité de compte interne.

Les premiers systèmes d’échange local (SEL) sont apparus en 1983 à Vancouver au Canada et se sont développées par la suite sous la forme de LETS (Local Exchange Trading Systems) dans le monde anglo-saxon. Depuis, on compte plus de mille SEL et LETS à travers le monde, notamment en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Italie mais aussi au Mexique, en Inde et au Népal. L’essaimage s’est rapidement généralisé grâce aux nombreuses rencontres et salons d’économie alternative ainsi que par le biais du réseau Internet.

En France, les premiers SEL urbains ont démarré dans les années 1990. Leur croissance a été très forte puisqu’on compte à ce jour plus de 300 SEL représentant entre 20 000 et 25 000 membres. Organisant de nouvelles formes d’échange, ces structures recréent du lien social par le biais de monnaies locales qui permettent à des gens du même quartier, d’une même ville ou d’un même canton de se rencontrer, échanger et former ainsi des contacts et des réseaux de convivialité. Malgré la présence d’outils similaires à ceux du marché (monnaie, prix, catalogue, offre, demande…), les SEL sont loin d’introduire une logique marchande dans le tissu des relations de coups de main. Ils mettent bien plutôt en jeu une forme d’échange qui renoue avec le don et qui s’insère dans une volonté de la part des membres de créer une façon plus humaine de consommer, d’échanger et de produire.

Ce type de système s’éloigne du fonctionnement marchand pour se rapprocher de la logique de réciprocité qui prévaut par exemple entre membres d’une famille ou entre amis. Il participe ainsi à développer des principes tels que l’entraide et la solidarité de proximité, l’élargissement des relations sociales et la revalorisation de soi. Dans cette mesure, ils représentent des facteurs de paix sociale en générant des échanges entre les individus. En organisant une réciprocité au niveau du groupe, ils mettent en place une nouvelle forme d’échange. Le système d’endettement croisé permet à chacun d’échanger en s’endettant non pas auprès d’une personne mais auprès du groupe tout entier. En conséquence, les relations entre les membres sont ainsi médiatisées par le groupe tout entier.

L’exemple de ces systèmes d’échange illustre bien les possibilités d’interaction entre les concepts de paix et d’économie à l’échelle d’une société et d’un individu. De telles initiatives ont le mérite d’agir en faveur des populations, en proposant une alternative à la conception individualiste induite par le système capitaliste. Cependant, ces expériences restent limitées. Elles doivent donc s’inscrire dans un véritable projet politique pour pouvoir être réellement efficaces.

Ainsi, si le concept d’économie à été associé de tout temps à la guerre, il n’a pas été assez confronté à celui de paix. L’économie est à la fois un moyen mais aussi un motif de conflit. Il arrive que guerre et économie aient la même fonction et l’on peut même envisager la substitution de l’un par l’autre. Il est donc légitime de s’interroger sur les liens qui unissent paix et économie. Et les incidences sont nombreuses, qu’il s’agisse de la paix globale ou de la paix sociale, individuelle.

L’économie apparaît comme un moyen de lutter contre les inégalités grandissantes à l’échelle mondiale, générées par les incohérences du marché international et des institutions financières. Ces incohérences qui se traduisent par une inégalité face au marché ne peuvent aboutir qu’à un état de lutte. Il faut donc imposer une réglementation qui soit applicable afin de préserver les plus fragiles, et donc potentiellement les plus enclins à la violence.

La même chose doit être faite à l’échelle des individus. L’échange qui à la base doit être une source d’échange et de dialogue est détourné de sa finalité première, la socialisation au profit d’une logique d’appropriation, d’accaparement. La conception même de l’échange doit être reformulée pour replacer l’humain en son centre, comme finalité et non pas comme moyen. Autant d’effort qui peuvent être entrepris par des individus tout comme par des Nations.

Notes

  • Analyse des ouvrages suivants :

    • « Des Cadres Dans La Mondialisation - De la guerre économique à une économie de paix », P. Ledouble.

    • « Femmes et économie solidaire », I. Guérin.

    • « Humaniser l’économie », J. P. Marchal.

    • « L’économie solidaire - Une perspective internationale », J-L. Laville, L. Gardin, B. Lévesque et M. Nyssens.