Julie Noss
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A participé au dossier :
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La notion de culture a été placée au cœur des conflits actuels. Ce dossier développe l’hypothèse selon laquelle cette stratégie sert à cacher une réalité beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Nombreuses sont les conflictualités actuelles expliquées en priorité par des facteurs culturels sans aborder leurs enjeux sociaux, économiques, politiques, militaires et, notamment, ceux concernant l’accès et la gestion des ressources naturelles, tout aussi importants, voire davantage.
Fiches de l’auteur
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Le terrorisme international a placé la notion de culture au cœur des conflits actuels, parfois au détriment d’une réalité plus complexe qu’il n’y paraît. On a même tendance à retrouver, dans le discours de certains néoconservateurs américains (tout comme chez les fondamentalistes islamistes d’Al-Quaïda) cette opposition bipartite qui régnait durant la guerre froide, en divisant le monde entre un « nous » et un « eux » .
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Faire appel à un patrimoine culturel sous-jacent, à une dimension imaginaire, à un ensemble de symboles peut avoir autant de force au niveau politique, économique, idéologique que les événements politiques eux-mêmes. C’est dans l’intégration, l’utilisation, voire la manipulation de ces symboles que peut parfois se jouer le déclenchement d’un conflit, ou au contraire son issue.
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Le défi d’aborder le rôle de la culture dans les conflits actuels, sans tomber dans le culturalisme
Parler d’un conflit en termes culturels permet d’exprimer une situation réelle en termes de valeurs, engageant notre propre système de représentations intellectuelles, morales, voire spirituelles.
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L’économie, en tant que pratique sociale et culturelle, dépasse largement le simple cadre de l’économie pure. De ce fait, un conflit qui aurait pour causes directes des facteurs économiques n’est pas à considérer pour autant comme un conflit d’ordre exclusivement économique.
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Le schéma simpliste qui a souvent été présenté pour définir le conflit ivoirien est peut-être rassurant pour les médias et populations occidentales : il nous conforte dans cette image relativement familière et franchement caricaturale d’une Afrique qui n’en finit plus de se déchirer entre ethnies voisines. Ainsi, la dimension symbolique se retrouve non seulement dans le conflit lui-même, mais également dans le regard porté sur celui-ci.
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Des symboles très forts sont utilisés des deux côtés du conflit afin de légitimer une lutte qui, si elle passe évidemment par des enjeux culturels, est également politique et territoriale. D’autres exemples montrent bien à quel point des référents culturels symboliquement très chargés peuvent être habilement utilisés à des fins toutes autres.
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Souscrire à une interprétation d’un fait d’un point de vue culturel peut signifier en faire une lecture en termes de valeurs. Mais ces valeurs seront forcément les nôtres, car elles nous renvoient à notre propre système symbolique