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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Fiche de défi Dossier : La formation des volontaires de paix

Marly-le-Roi, juillet 2007

L’intervention civile de paix, une contribution à la stabilité internationale

Les missions d’intervention civile de paix en renforçant les capacités des acteurs locaux à agir en faveur de la paix.

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Depuis les années 1980, des missions d’intervention civile de paix contribuent au retour de la paix, à la résolution non-violente des conflits et au soutien d’acteurs locaux.

  • Au Kosovo, après le conflit en 1999, plusieurs organisations françaises et européennes (Équipe de paix dans les Balkans, Sport sans frontières, Assossiazione Per la Pace, Nansen Dialogue Group) se sont installées à Mitrovica, ville divisée, où les communautés serbes, albanaises et roms s’opposent. La communauté internationale ne parvient pas à trouver une solution à la question du statut. Cette action ciblée et localisée de plusieurs organisations insuffle une alternative et montre que la coopération est possible entre communautés.

  • Au Guatemala, deux organisations (Peace Brigade International, Collectif Guatemala) mènent, depuis les années 1980, des programmes d’accompagnement. Dans ce pays déchiré par 36 ans de guerre civile, où la violence demeure un fléau qui mine la société, la simple présence de volontaires internationaux aux côtés des acteurs locaux (témoins des procès de génocidaires, défenseurs des droits de l’Homme, dirigeants d’organisations indiennes, etc.) constitue un moyen de dissuasion qui leur permet de mener leur travail sans subir de menaces ni de violences physiques ou politiques. Ces missions ICP participent ainsi au renforcement de la démocratie et à la défense des droits humains.

  • En Israël-Palestine, plusieurs types d’organisations gouvernementales (Présence temporaire internationale à Hébron menée conjointement par le Danemark, l’Italie, la Norvège, la Suède, la Suisse et la Turquie, depuis 1996) et non-gouvernementales sont présents sur le terrain pour observer et témoigner de l’évolution du conflit, pour soutenir les organisations israéliennes et palestiniennes qui souhaitent engager un dialogue et des actions communes.

  • Au Sri Lanka, où une guerre civile fait rage depuis une vingtaine d’années, l’ONG Non-violent Peace force intervient depuis 2004 pour soutenir, sur le terrain et auprès des organisations locales de la société civile, les négociations de paix et le cessez-le-feu. Les processus diplomatiques trouvent ainsi leur continuité grâce au travail de la trentaine de volontaires de paix présents sur le terrain.

I. Une intervention aux côtés d’autres acteurs

Les crises sont aujourd’hui le théâtre de multiples interventions : militaires, humanitaires, organisations internationales, bailleurs de fonds, entreprises, etc.

Tous ces acteurs s’appliquent, chacun dans leur secteur, à maintenir la sécurité d’une zone, reconstruire les infrastructures, faire redémarrer une économie locale, mettre sur pied une administration, subvenir aux besoins sanitaires, etc.

Aux côtés de ces nombreux acteurs, les volontaires de paix interviennent dans un domaine bien particulier qui n’est investi par aucun autre : celui du renforcement des capacités des acteurs locaux à agir en faveur de la paix. Une mission ICP reconnaît l’apport des autres acteurs civils et militaires dans leurs domaines respectifs.

En effet, des civils, travaillant pour le compte d’ONG, sont mieux à même de réaliser ce travail minutieux de connaissance du terrain, des organisations et artisans de paix locaux. Ils ne sont pas neutres, au sens où, en travaillant pour la conciliation et l’accompagnement d’une issue au conflit, ils s’engagent auprès de l’ensemble des parties, avec discernement et équité.

II. Une action essentielle de solidarité internationale

Les liens entre paix et développement sont aujourd’hui largement reconnus. Il ne peut y avoir de processus de développement humain et durable sans l’établissement d’une paix juste et durable et réciproquement.

C’est le principe même du concept de « paix positive ». La paix n’est pas simplement une absence de conflits ou de violences physiques, c’est aussi une dynamique durable garantie par des structures et un environnement de justice sociale, d’équité.

La problématique des conflits se trouve aujourd’hui au cœur des enjeux de la solidarité internationale. En effet, les conflits anéantissent tout espoir de développement et l’absence de développement est un terreau favorable à l’émergence de nombreux conflits. Ce constat se vérifie également sur des zones en transition. Dans les Balkans, l’instabilité de l’espace yougoslave a fortement ralenti un développement économique viable. De même, les tensions qui persistent dans certaines régions empêchent l’essor politique et économique de ces nouveaux États et de leurs habitants.

Une intervention civile de paix peut s’appliquer durant les 3 phases d’un conflit : avant, pendant et après. Pour chacune de ces phases de conflit, la stratégie consiste à renforcer la capacité des acteurs locaux à agir en faveur d’une résolution du conflit et de l’établissement d’une paix durable, de privilégier et soutenir les initiatives qui favorisent le dialogue, la coopération, le respect des droits fondamentaux, etc.

Aux côtés des organisations de solidarité internationale (coopération au développement, action humanitaire), les organisations qui mènent des missions d’intervention civile de paix ont une action complémentaire. En travaillant sur la question même du conflit, et plus particulièrement sur ses causes, sa nature, ses dynamiques, ces organisations participent à la stabilisation d’une zone et à l’établissement de conditions plus favorables aux processus de développement économique, social, humain et durable.