Irenees
un site de ressources pour la paix

Irénées.net est un site de ressources documentaires destiné à favoriser l’échange de connaissances et de savoir faire au service de la construction d’un art de la paix.
Ce site est porté par l’association
Modus Operandi


En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

Print

, Guatemala, février 2006

Un monde pluriel mais commun. Entretiens entre Bruno Latour et François Ewald.

M. Latour, en proposant des analyses critiques des sociétés contemporaines, favorise le changement.

Mots clefs : | | |

Réf. : Bruno Latour. Un monde pluriel mais commun. Entretiens avec M François Ewald. Edition de l’Aube. Paris 2003

Langues : français

Type de document : 

Rejetant l’idée admise par la majorité de nos contemporains d’une « modernité » comme modèle de compréhension du monde, M. Latour analyse de façon critique les sociétés contemporaines. Sa vision problématique des situations actuelles en a fait l’un des représentants de la nouvelle sociologie française engagée dans la compréhension des défis du monde actuel qui se donne pour but favoriser le changement.

Dans cet ouvrage, Bruno Latour met au centre de son analyse la compréhension que l’homme actuel se fait de la société : il revient sur son parcours d’anthropologue, de sociologue et de philosophe. Il se veut un observateur attentif des sociétés contemporaines en recherchant ce qu’il appelle leurs vérités les plus essentielles.

Il dit partir du constat de la pluralité dans un monde qu’il voudrait « commun », il précise au fil de la discussion sa vision du pouvoir (la politique), du divin (la religion) de leurs relations conflictuelles… Passionné de sociologie des sciences, il nous livre ses approches sur une société traversée de risques et de menaces où l’on donne trop souvent le dernier mot à des « experts » espérant qu’ils aient les capacités pour distinguer « le vrai du juste ».

En élève de Max Weber, l’auteur nous explique l’importance de ne pas dissocier les faits et les valeurs exprimant ce que cette séparation peut avoir de « catastrophique » et que cette vision passéiste n’amène finalement à rien. Dissocier faits et valeurs est à priori, une approche très intéressante, du fait qu’elle donne tout son sens aux institutions mises en place. Mais cette séparation, selon l’auteur, mettrait les scientifiques en situation délicate, rendant l’expertise difficile et la politique impossible. Un scientifique ne pouvant s’en tenir juste aux faits, et un politique ne pouvant pas se limiter uniquement aux valeurs.

L’auteur s’accorde ainsi avec les critiques actuels de la science et de la politique, pour constater que celles-ci, en l’état, sont impuissantes à apporter chacune des solutions aux défis actuels, ce qui favorise le développement d’une situation de crise à toutes les échelles, crise qui risque d’empirer très rapidement dans les prochaines années.

Commentaire

La lecture de ce livre, où se mêlent des approches sociologiques, anthropologiques, philosophiques, bien que s’agissant d’entretiens à battons rompus, n’est pas facile. Mais l’intérêt des approches et la façon d’aborder la diversité justifient les efforts.

Les exemples pratiques illustrent bien la complexité des défis d’un monde aujourd’hui en difficulté. Cet ouvrage donne un éclairage nouveau à la notion de liberté, de pluralité, de différence, au travers de notions aussi diverses que complémentaires et constructives de notre monde, telles que la modernité, la politique, etc.

Abordées sous l’angle de la science, de la philosophie et de la sociologie, Bruno Latour a voulu ici, étudier et comprendre les sociétés contemporaines, et permettre le dialogue entre ceux qui ont des façons de penser différentes, entre ceux qui se considèrent différents.

Notes

Bruno Latour est philosophe et sociologue des sciences, fondateur de l’école française de Sociologie des sciences, Il est professeur à l’École des Mines de Paris et Professeur associé à la London School of Economics. Il dirige le Centre de Sociologie de l’Innovation.