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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, La Corniche Bizerte, août 2007

Déclaration de Nairobi des éminents Sages (Aînés) du Bassin du Nil.

A l’invitation de l’Initiative du Bassin du Nil (IBN), des Sages provenant des neuf Etats membres de l’IBN se sont rencontrés, du 11 au 13 janvier 2007, à Nairobi et ont publié une Déclaration en vue de promouvoir la coopération, le partage équitable des ressources hydriques et la résolution pacifique et par le dialogue des conflits.

Mots clefs : | | | | | | | |

Réf. : The Nile Basin Initiative (NBI). Nairobi Declaration by Nile Distinguished Elders. Site de la NBI.

Langues : anglais

Après avoir été mis au courant des opérations, des programmes et des projets de l’IBN, les Sages (Seniors ou Aînés) du Bassin du Nil ont délibéré sur les diverses questions en relation avec l’Initiative et ont adopté une Déclaration.

Les Sages notent tout d’abord que la coopération dans le bassin du Nil est « faisable, possible et nécessaire ». Ils appellent ensuite à l’établissement rapide d’une Commission du Bassin du Nil et demandent aux membres du Conseil des Ministres du Nil de profiter de leur expérience.

Les Sages affirment qu’ils soutiennent la coopération transfrontalière dans l’utilisation durable et équitable de l’eau en partage du bassin du Nil et pour preuve de leur engagement, ils lancent un Forum des Seniors pour délibérer, échanger des expériences, promouvoir le consensus et le dialogue et résoudre les conflits. Ils insistent ensuite sur la nécessaire confiance, sur la dissémination de l’information et sur la transparence. Ils appellent les gouvernements du Bassin du Nil d’abord à renforcer la gestion technique pour prendre en charge le développement des ressources en eau du Nil et pour les protéger des questions politiques, ensuite à encourager les universitaires, les chercheurs et les professionnels à s’impliquer davantage. Ils reconnaissent le besoin d’une réalisation continue des projets de l’IBN pour réduire la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la durabilité des ressources du fleuve. Les Sages demandent la construction de systèmes hydrologiques dans le Nil Supérieur pour faciliter la formulation de projets dans la région des Lacs Equatoriaux comme ils demandent aux gouvernements de donner des gages – en fournissant les infrastructures requises - pour que le secteur privé investisse dans les projets coopératifs de l’IBN.

Reconnaissant que la coopération des pays du Bassin du Nil est une chance pour créer de la solidarité parmi eux, les Sages soulignent le besoin pour l’établissement d’une mémoire institutionnelle pour rappeler ce qui c’est produit dans le passé aussi bien que pour enregistrer les faits pour l’usage des générations futures. Ils observent aussi que, nulle part sur la planète, on n’observe un potentiel de coopération aussi rapprochée que pour le Nil.

Partant de ces considérants, les Sages recommandent :

  • De compiler les détails de tous les résultats et de toutes les leçons en provenance de la coopération bilatérales et multilatérales qui ont précédé l’IBN.

  • De s’attaquer au problème de la pauvreté en fournissant aux villages une énergie abordable et en faisant la promotion de l’usage efficace de l’eau et des ressources environnementales.

  • D’installer des centres de documentation dans les pays du Bassin pour disséminer l’information.

  • D’établir des réseaux pour les secteurs pertinents, établir la confiance et encourager la coopération parmi les parties prenantes.

  • D’augmenter les budgets en vue d’assurer la continuité des stages techniques, la mobilisation des masses, la formation et les échanges de visite.

Pour ce qui est de leur mission, les Sages affirment leur engagement en faveur de la coopération dans le Bassin et se prévalant de leur statut d’ambassadeurs de bonne volonté, ils affirment leur soutien et leur participation aux efforts de l’IBN pour promouvoir, d’une part, la confiance mutuelle et la compréhension parmi les populations riveraines et d’autre part participer aux réunions officielles ou informelles pour assurer le contact permanent et l’interaction tant au niveau national que régional.

Les Sages identifient trois niveaux pour mener leurs actions : individuel, national et régional.

On retiendra leur insistance sur l’importance de l’éducation de la société civile et sur le rôle des femmes auxquelles ils pensent avoir vocation à leur formation ainsi que le fait qu’ils sont prêts « à agir comme médiateurs et comme réconciliateurs dans les conflits d’intérêt tant politiques que culturels ».

Commentaire

Cette intéressante initiative de recours aux seniors pour avoir leur avis s’inscrit dans la plus pure des traditions africaines et arabes de respect et de considération pour la sagesse des aînés. S’agissant de l’IBN, on relèvera l’insistance de la Déclaration sur la nécessité de construire et d’améliorer la confiance au sein du Bassin comme on relèvera l’accent mis sur le partage équitable des eaux du fleuve (même si on ne nous dit pas ce que signifie ici l’équité ou quels en sont les critères), la nécessaire lutte contre la pauvreté et les questions environnementales. Mention spéciale : la résolution des conflits, mission pour laquelle les Sages veulent s’investir à travers les structures de l’IBN.

On notera que les Seniors n’ont pas évité les sujets brûlants dans la mesure où ils demandent le développement de projets dans la zone des Lacs Equatoriaux (pendant de ce qui se fait en Egypte et au Soudan ?) et dans la mesure où ils se prononcent en faveur du secteur privé pour le développement des projets du Bassin du Nil.

La Déclaration est évidemment de nature à promouvoir la paix dans le Bassin du Nil et l’implication des Seniors est très appréciable car elle engage leur communauté et habituent les gens au dialogue et à l’échange.