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Ficha de noción Dossier : Résistances civiles de masse

Jean Marichez, Grenoble, marzo 2006

Défense par actions civiles (DAC)

La défense par actions civiles (DAC) - Défense civile - Dissuasion civile - Défense sociale - Civilian-Based Defense (CBD), correspondent à une résistance civile dont la particularité est d’être organisée et préparée à l’avance par l’Etat, quand c’est possible car ce n’est pas toujours le cas.

Définition :

La DAC est une option stratégique de défense nationale destinée à mettre en échec et à décourager des invasions ou agressions militaires, des coups d’État ou usurpations intérieures.

Elle est menée par l’ensemble d’une nation utilisant des méthodes de lutte civiles et non armées, contre des forces généralement armées et violentes.

La résistance s’appuie sur des méthodes sociales, économiques, politiques, psychologiques. Il s’agit d’actes de contestation, de refus, de non-coopération et d’obstruction développés à grande échelle.

Elle s’appuie sur l’information, la préparation, le soutien de l’Etat (lorsque celui-ci est possible), les structures et la vitalité de la société civile.

Ses points clés sont un objectif, une stratégie, des moyens, une épreuve de force, une bonne communication…

Commentaire :

Puisque l’Histoire montre que les résistances civiles réussissent beaucoup mieux lorsqu’elles sont soutenues par le pouvoir légitime et les organismes de la société civile, les stratèges recommandent aux États d’envisager cette forme de lutte pour les situations nationales graves qui pourraient s’y prêter et de lancer dès aujourd’hui les études correspondantes.

Il ne s’agit pas de préparer la population à la résistance (bien que cela soit possible dans certains cas), il s’agit surtout de disposer de la compétence, de l’expérience, de moyens d’investigation et de savoir-faire sur ce sujet difficile. Cela s’obtient par la recherche, dans diverses disciplines, autour des menaces existant dans notre pays, mais aussi à l’étranger, en mettant l’accent sur la capacité de résistance de populations étrangères, les objectifs et stratégies possibles de résistance, les moyens à mettre en oeuvre. Il s’agit aussi de disposer de quelques leaders préparés, aptes à orienter les réactions de la population pour que sa résistance éventuelle soit capable d’éviter la guerre et de résoudre le conflit.

Des résistances soutenues par l’État ont existé et réussi, par exemple en 1923 dans la Ruhr (agression extérieure), en 1968 à Prague (extérieure), en 1961 en France (intérieure), et même en 1988 en Palestine, etc. mais trop souvent de manière spontanée, sans grande préparation.

Autres dénominations de la DAC :

  • Défense civile : Cette expression, que certains utilisent à tort pour parler de la DAC, désigne en France le dispositif du Ministère de l’intérieur qui comprend la protection de la population, du gouvernement et des installations en cas de sinistre grave, de guerre et autres. Elle concerne une organisation si considérable, si bien définie et si différente qu’il importe de ne pas l’utiliser pour parler de la DAC. Cela entraîne trop d’incompréhensions sur un sujet délicat qui demande de bien se comprendre. Les deux concepts se recouvrent pourtant partiellement en ce qui concerne certains dispositifs de survie et de protection de la population ou du territoire.

  • Dissuasion civile : C’est l’idée d’une DAC si bien préparée et organisée, au vu et au su de tous, que l’adversaire potentiel serait dissuadé de commettre son agression. Les inconvénients qu’il aurait à supporter seraient supérieurs aux avantages qu’il peut espérer. Ses coûts seraient prohibitifs par rapport au bénéfice escompté. S’il n’est pas fou ou entraîné dans une escalade insensée, cette stratégie est remarquable. L’idée, dans les années 80 était de nous protéger de l’URSS. Elle a été décrite en France, à partir d’une initiative du ministre français de la Défense nationale, dans le livre « La dissuasion civile », édité par la Fondation pour les Études de Défense Nationale en 1985.

  • Défense sociale : Cette expression, malheureusement souvent utilisée en Allemagne pour désigner la CBD, se réfère aux formes et attitudes de résistance populaire contre le pouvoir en place, supposé violent. C’est la résistance de la société contre l’État, et même, pour certains, contre tous les pouvoirs. Cette notion constitue donc une vision différente et non partagée de la DAC ou de la CBD.

  • Civilian-Based Defense (CBD) : C’est la DAC en anglais (défense basée sur les civils). Pour Gene Sharp, cette dénomination englobe les résistances civiles improvisées et les formes préparées que nous appelons DAC.