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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Gaël Bordet, Sénégal, Proche Orient, Paris, 2002

Les techniques traditionnelles de conservation des sols et de l’eau en Afrique.

Une analyse de 27 cas par des chercheurs africains.

Mots clefs : | | | | | | | | | | | | | | | | | |

Réf. : Les techniques traditionnelles de Conservation des Eaux et des Sols (CES) en Afrique, collecif sous la direction de Ian Scoones, Chris Reij et Camilla Toulmin, Karthala, 1996.

Langues : français

Type de document : 

Comment en finir avec le mythe du développement en reconnaissant les bienfaits des techniques locales et en respectant l’organisation sociale locale, sans pour autant tomber dans le travers du « moi tout seul » ou du « ce qui vient d’ailleurs est forcément mauvais ». Une leçon pratique…

Une technique de conservation des eaux et des sols (CES) externe : conçu par des ingénieurs et planificateurs pour la conservation des sols, sa conception est standardisée selon le type de terrain. La construction se fait en une seule fois, les besoins en main d’œuvre sont élevés et l’investissement fait à long terme.

Les techniques locales sont conçues par des agriculteurs locaux. Elles ont de multiples fonctions selon les lieux et les nécessités et la construction est progressive (étapes, et selon les disponibilités en main d’œuvre familiale). Les besoins en main d’œuvre sont plutôt limités. Les revenus sont généralement immédiats.

Pourquoi les multiples tentatives faites, de la colonisation à aujourd’hui, pour introduire des mesures diversifiées de CES en Afrique ont-elles échoué ? Cet ouvrage tente d’apporter une réponse, à travers 27 études de cas qui constituent le corps du livre.

Réalisées par des chercheurs africains spécialisés en hydraulique agricole pour la plupart d’entre eux, ces analyses de terrain portent sur 14 pays : la Tanzanie (4 études de cas), le Nigeria (3), le Soudan, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Zimbabwe, la Zambie, le Ghana, le Cameroun, l’Ethiopie (2), le Swaziland, l’Afrique du Sud, le Malawi.

Toutes ces études ont pour vocation de présenter une voie alternative aux méthodes globales et imposées de l’extérieur, par la valorisation raisonnée des techniques locales et traditionnelles de CES. La différence principale entre les deux méthodes réside dans le degré d’investissement des populations concernées.

La leçon tirée des expériences réalisées dans les années 60-70, repose sur l’idée qu’il est devenu opportun de privilégier une gestion holistique (globale) des ressources à l’échelon du village qui repose sur une participation de la population dans l’élaboration et l’exécution de la planification.

Pourtant, ces études de cas montrent le décalage qui subsiste entre le discours et la pratique, car de nombreux projets sont ni plus ni moins un moyen permettant d’imposer à nouveau des solutions techniques, sans compter que le discours sur la participation de la communauté peut masquer des conflits implicites, des intérêts divergents et des coûts imprévus.

Une technique locale peut être le résultat de la cristallisation d’une pratique extérieure, puis adaptée aux besoins locaux. Ce processus d’emprunt doit être compris et analysé et c’est pourquoi toute analyse technologique doit s’accompagner de la compréhension sociale et économique du rôle de la technique, de sa logique et du but poursuivi par son utilisation.

Il n’y a pas deux terrains identiques et les technologies doivent être adaptées à un contexte social et à un environnement changeant. C’est un investissement à long terme. Les techniques locales de CES sont très flexibles.

Comment une intervention externe peut-elle s’appuyer sur des traditions locales et faciliter l’innovation technologique des agriculteurs ?

Les problèmes surgissent lorsque les technologies introduites sont imposées, ce qui réduit les possibilités locales d’adaptation et d’adoption.

Commentaire

Comment en finir avec le mythe du développement en reconnaissant les bienfaits des techniques locales et en respectant l’organisation sociale locale, sans pour autant tomber dans le travers du « moi tout seul » ou du « ce qui vient d’ailleurs est forcément mauvais ». Une leçon pratique…

Notes

  • Les mots suivis d’un astérisque sont définis dans la fiche de notions intitulée : « Quelques définitions ».

  • Se reporter notamment aux fiches d’expérience intitulées : « Le rôle des femmes en Afrique dans la gestion des ressources en eau : le regard de l’OCDE » ; « L’avenir est-il à la médiation virtuelle ? Ou comment favoriser un partage rationnel de l’eau entre agriculteurs grâce à l’ingénierie hydraulique : l’exemple du fleuve Sénégal » ; « Programme Solidarité-Eau (Ps-Eau) : des médiateurs à l’écoute de l’Afrique ».